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Accostage de la Nao Victoria à la Grande Motte

La Grande Motte contribue à perpétuer l’histoire de la marine  

« Prévoir consiste à projeter dans l’avenir ce qu’on a perçu dans le passé » affirmait  Henri Bergson. Peut-être y-a-t-il de cela dans l’intérêt pour le patrimoine. Et lorsque la ville de La Grande Motte, la remarquable cité balnéaire, sortie du sable il y a cinquante ans, reçoit des navires qui témoignent de l’aventure des marins à travers les siècles, on peut penser que cela s’inscrit dans la philosophie de Jean Balladur, son architecte.

En ayant accueilli l’an dernier le Shtandart, copie de la frégate amiral de Pierre le Grand et, cette année, la Nao Victoria. Réplique d’un des vaisseaux partis de Séville, le 20 septembre 1519 et revenu à son port d’attache le 6 septembre 1522, à l’issue du premier tour du monde à la voile.

L'Un des treize marins de la Nao Victoria © photo G.H/PdF 2019

L’extraordinaire exploit de la flotte placée sous le commandement de Fernand de Magellan, la nouvelle Victoria l’a réalisé en 2004/2006. Après avoir été construite pour l’exposition universelle de Séville, en 1998. Son capitaine, Angel Rodriguez Alvarino compte bien renouveler l’aventure en ce 500ième anniversaire.

A la Grande Motte, le 11 juillet, le bateau n’est pas arrivé toutes voiles dehors, le vent n’ayant pas été au rendez-vous. Malgré tout, sa fière allure n’a pas manqué d’attirer Grands-Mottois et vacanciers lors de ses difficiles manœuvres d’accostage.

 

Le capitaine du Nao Victoria, à terre © photo G.H/PdF 2019

Ils pourront le visiter jusqu’au 22 juillet, près de la capitainerie du port, avec pour toile de fond la Grande Pyramide, l’immeuble phare de la cité, construit en 1974. Modernité et tradition !

En montant à bord de cette caraque, caractérisée par sa coque arrondie et ses deux hauts châteaux, avant et arrière,  il est intéressant de connaître quelques chiffres : 26m de long, 7m de large, 290 m² de surface de voile et 3,30m de tirant d’eau. Et de découvrir ses cinq ponts, sa cabine du commandant et sa zone d’habitation. Pour une visite en autonomie permettant de comprendre le contexte économique et social de l’expédition, tout en discutant avec l’équipage.

Difficile de hisser la voile avant, sans vent © photo G.H/PdF 2019

 

Les visiteurs tomberont-ils sous le charme qu’avoue ressentir son capitaine, ancien de la marine marchande, quand il voyage avec des jeunes à travers mers et océans ?

En même temps, on songera forcément à l’aventure des marins du Victoria, apportant une preuve supplémentaire de la rotondité de la terre. Traversant l’Atlantique, le Pacifique, l’Océan Indien et passant par le cap de Bonne Espérance, au sud de l’Afrique. Presque trente-sept mois de voyage pour revenir à Séville, sous le commandement, à partir de septembre 1521,  de Juan Sebastian Elcano. Sur les quelques 237 membres d’équipage des cinq nefs de la flotte, espagnols, portugais, italiens, grecs et français, 18 marins de la Victoria purent rejoindre le port andalou, avec une cargaison de girofle.

Un autre bateau, la Trinidad ne revint en Europe que trois ans plus tard.  En relisant l’histoire de ces marins, on mesure ce que fut leur grandeur. Et leur calvaire. Minés par la faim ou le scorbut, succombant à divers évènements tragiques, naufrages, mutineries ou tués par des indigènes. Magellan lui-même trouva la mort après avoir été blessé par une flèche empoisonnée, en avril 1521.

En vue de La Grande Motte et sa Grande pyramide © photo G.H/PdF 2019

Aujourd’hui, la réplique de la Victoria est restée fidèle au port de Séville. Elle est un des trois fleurons de la Fondation Nao Victoria qui organise les voyages de la nef éponyme, de l’El Goleon ou de la Nao Santa Maria. Pour faire revivre l’histoire et rendre hommage à ces aventuriers.

Comme on perpétue à La Grande Motte la mémoire des bâtisseurs de la cité des Pyramides.

Guy Hébert

 

20 Juil 2019 0 comment
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  Guy Hébert
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La Nao Victoria au large de la Grande Motte La Nao Victoria au large de la Grande Motte © photo G.H/PdF 2019

La Grande Motte contribue à perpétuer l’histoire de la marine  

« Prévoir consiste à projeter dans l’avenir ce qu’on a perçu dans le passé » affirmait  Henri Bergson. Peut-être y-a-t-il de cela dans l’intérêt pour le patrimoine. Et lorsque la ville de La Grande Motte, la remarquable cité balnéaire, sortie du sable il y a cinquante ans, reçoit des navires qui témoignent de l’aventure des marins à travers les siècles, on peut penser que cela s’inscrit dans la philosophie de Jean Balladur, son architecte.

En ayant accueilli l’an dernier le Shtandart, copie de la frégate amiral de Pierre le Grand et, cette année, la Nao Victoria. Réplique d’un des vaisseaux partis de Séville, le 20 septembre 1519 et revenu à son port d’attache le 6 septembre 1522, à l’issue du premier tour du monde à la voile.

L'Un des treize marins de la Nao Victoria © photo G.H/PdF 2019

L’extraordinaire exploit de la flotte placée sous le commandement de Fernand de Magellan, la nouvelle Victoria l’a réalisé en 2004/2006. Après avoir été construite pour l’exposition universelle de Séville, en 1998. Son capitaine, Angel Rodriguez Alvarino compte bien renouveler l’aventure en ce 500ième anniversaire.

A la Grande Motte, le 11 juillet, le bateau n’est pas arrivé toutes voiles dehors, le vent n’ayant pas été au rendez-vous. Malgré tout, sa fière allure n’a pas manqué d’attirer Grands-Mottois et vacanciers lors de ses difficiles manœuvres d’accostage.

 

Le capitaine du Nao Victoria, à terre © photo G.H/PdF 2019

Ils pourront le visiter jusqu’au 22 juillet, près de la capitainerie du port, avec pour toile de fond la Grande Pyramide, l’immeuble phare de la cité, construit en 1974. Modernité et tradition !

En montant à bord de cette caraque, caractérisée par sa coque arrondie et ses deux hauts châteaux, avant et arrière,  il est intéressant de connaître quelques chiffres : 26m de long, 7m de large, 290 m² de surface de voile et 3,30m de tirant d’eau. Et de découvrir ses cinq ponts, sa cabine du commandant et sa zone d’habitation. Pour une visite en autonomie permettant de comprendre le contexte économique et social de l’expédition, tout en discutant avec l’équipage.

Difficile de hisser la voile avant, sans vent © photo G.H/PdF 2019

 

Les visiteurs tomberont-ils sous le charme qu’avoue ressentir son capitaine, ancien de la marine marchande, quand il voyage avec des jeunes à travers mers et océans ?

En même temps, on songera forcément à l’aventure des marins du Victoria, apportant une preuve supplémentaire de la rotondité de la terre. Traversant l’Atlantique, le Pacifique, l’Océan Indien et passant par le cap de Bonne Espérance, au sud de l’Afrique. Presque trente-sept mois de voyage pour revenir à Séville, sous le commandement, à partir de septembre 1521,  de Juan Sebastian Elcano. Sur les quelques 237 membres d’équipage des cinq nefs de la flotte, espagnols, portugais, italiens, grecs et français, 18 marins de la Victoria purent rejoindre le port andalou, avec une cargaison de girofle.

Un autre bateau, la Trinidad ne revint en Europe que trois ans plus tard.  En relisant l’histoire de ces marins, on mesure ce que fut leur grandeur. Et leur calvaire. Minés par la faim ou le scorbut, succombant à divers évènements tragiques, naufrages, mutineries ou tués par des indigènes. Magellan lui-même trouva la mort après avoir été blessé par une flèche empoisonnée, en avril 1521.

En vue de La Grande Motte et sa Grande pyramide © photo G.H/PdF 2019

Aujourd’hui, la réplique de la Victoria est restée fidèle au port de Séville. Elle est un des trois fleurons de la Fondation Nao Victoria qui organise les voyages de la nef éponyme, de l’El Goleon ou de la Nao Santa Maria. Pour faire revivre l’histoire et rendre hommage à ces aventuriers.

Comme on perpétue à La Grande Motte la mémoire des bâtisseurs de la cité des Pyramides.

Guy Hébert

 

Informations supplémentaires

  • Région: Occitanie
Dernière modification le samedi, 20 juillet 2019 13:32