L’histoire du quartier Lepic, celle de la Halle Tropisme

Au-delà des portes ouvertes à La Halle Tropisme, singulière est l’histoire du lieu où elle est implantée.

Ainsi que son devenir, à l’horizon 2025. A cet endroit, l’armée avait acquis, en 1887, un champ de manœuvre. Jouxtant ce terrain, le domaine du Mas de Cotte fut récupéré par elle, en 1902, à la suite d’un échange avec ses casernes du quartier des Beaux-Arts. Dix ans après la transaction, la caserne Lepic vit le jour. Rebaptisée caserne Guillaut en 1947. Une véritable cité militaire commença à se construire à l’intérieur de hauts murs. Apparurent ainsi une zone de vie et une zone atelier. Dans la première, deux grands bâtiments majeurs, Lorraine et Bretagne, furent édifiés pour loger des militaires. Un troisième fut érigé pour accueillir l’état-major. S’ajoutèrent un grand gymnase, une infirmerie, une chapelle, une salle de cinéma de 500 places. Quant à la partie ateliers, elle regroupa plusieurs structures : entrepôts pour l’armurerie, l’habillement. Et un hangar de 4 000 m² abritant un garage avec des équipements pour la mécanique, la menuiserie…

C’est sous cet immense toit que la Halle Tropisme a déployé ses différents espaces, dont une série de boîtes pour accueillir ses entrepreneurs. En 1962, un groupement de l’Ecole Militaire d’Infanterie, chargé du perfectionnement d’officiers d’active et de réserve s’installa à Montpellier, venant de Cherchell, en Algérie. Il faudra cependant attendre 1967 et les années suivantes pour que la cité militaire prenne toute son importance. Due à la création de l’Ecole d’Application de l’Infanterie (EAI) à Montpellier, résultant de la fusion de l’Ecole d’Application de l’Infanterie basée dans la Sarthe avec l’Ecole d’Infanterie montpelliéraine.

 

Dans les années 70, un musée de l’infanterie a ouvert ses portes. Pendant que sur une sorte de champ libre d’accès, plus de 20 ha furent clos et reliés à la caserne par un pont, dit de Palikao. Pour tout savoir, ce nom évoque la Chine et la victoire des troupes anglo-françaises lors de la seconde guerre de l’opium, en 1860. S’en suivirent la construction d’un centre d’instruction, agrandi en 2003, avec médiathèque, salles de cours, deux amphithéâtres et mess des officiers.

Quant aux espaces verts, baptisés Parc Montcalm, ils accueillirent un bâtiment d’habitation, chambres, logements et d’importants équipements sportifs. Piste d’athlétisme, terrains de tennis, de volley, de basket, de hand, piscine. Et pour le général, une villa.

 

En 2010, le déménagement de l’Ecole à Draguignan sonna la mort de cette cité ayant vu vivre et travailler plus d’un millier de personnes. La ville de Montpellier acheta alors terrain et caserne. Ouvrant dès 2011 le parc Montcalm aux montpelliérains. Et lançant des appels à projets.

Depuis 2013, l’architecte François Percheron travaille sur l’EAI. Il explique sa sélection et son projet. « Pour compléter la sensibilité architecture de mon agence, on s’est associé à un cabinet hollandais à sensibilité paysagiste.

 

On a proposé un plan guide pour faire naître du logement et des activités ». Une sorte de ville créative pouvant vivre en autonomie commence à prendre corps, suivant l’idée de son architecte « Nous avons proposé de construire le quartier sur le déjà là, avec son histoire, ses bâtiments, ses structures ». En 2019 fut inauguré La Halle Tropisme dans l’ancien garage de l’armée et ses ateliers. Les Bâtiments Lorraine et Bretagne deviendront des appartements, avec la création de loggias prises dans le volume existant. L’école élémentaire Jeanne Moreau a déjà ouvert ses portes. Et deux mille logements sont programmés à terme.

 

Le cinéma conservera sa vocation, sa chapelle transformée en crèche, son mur d’enceinte conservé en y aménageant des percements. Un plan en constellation prévoie des espaces publics de qualité. Dans l’immédiat, un campus à l’américaine va bientôt ouvrir ses portes à l’ESMA (Ecole Supérieure des Métiers Artistiques) et va animer le lieu.

Avec au pied un futur un arrêt de la 5ième ligne de tram. « Un projet sur dix, quinze ans » conclut l’architecte. On peut imaginer un avenir radieux, pour le quartier et La Halle Tropisme !

 

Guy Hébert

23 Oct 2020 0 comment
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  G.Hébert
L'entrée de la caserne rue Lepic L'entrée de la caserne rue Lepic © Ville de Montpellier

Au-delà des portes ouvertes à La Halle Tropisme, singulière est l’histoire du lieu où elle est implantée.

Ainsi que son devenir, à l’horizon 2025. A cet endroit, l’armée avait acquis, en 1887, un champ de manœuvre. Jouxtant ce terrain, le domaine du Mas de Cotte fut récupéré par elle, en 1902, à la suite d’un échange avec ses casernes du quartier des Beaux-Arts. Dix ans après la transaction, la caserne Lepic vit le jour. Rebaptisée caserne Guillaut en 1947. Une véritable cité militaire commença à se construire à l’intérieur de hauts murs. Apparurent ainsi une zone de vie et une zone atelier. Dans la première, deux grands bâtiments majeurs, Lorraine et Bretagne, furent édifiés pour loger des militaires. Un troisième fut érigé pour accueillir l’état-major. S’ajoutèrent un grand gymnase, une infirmerie, une chapelle, une salle de cinéma de 500 places. Quant à la partie ateliers, elle regroupa plusieurs structures : entrepôts pour l’armurerie, l’habillement. Et un hangar de 4 000 m² abritant un garage avec des équipements pour la mécanique, la menuiserie…

C’est sous cet immense toit que la Halle Tropisme a déployé ses différents espaces, dont une série de boîtes pour accueillir ses entrepreneurs. En 1962, un groupement de l’Ecole Militaire d’Infanterie, chargé du perfectionnement d’officiers d’active et de réserve s’installa à Montpellier, venant de Cherchell, en Algérie. Il faudra cependant attendre 1967 et les années suivantes pour que la cité militaire prenne toute son importance. Due à la création de l’Ecole d’Application de l’Infanterie (EAI) à Montpellier, résultant de la fusion de l’Ecole d’Application de l’Infanterie basée dans la Sarthe avec l’Ecole d’Infanterie montpelliéraine.

 

Dans les années 70, un musée de l’infanterie a ouvert ses portes. Pendant que sur une sorte de champ libre d’accès, plus de 20 ha furent clos et reliés à la caserne par un pont, dit de Palikao. Pour tout savoir, ce nom évoque la Chine et la victoire des troupes anglo-françaises lors de la seconde guerre de l’opium, en 1860. S’en suivirent la construction d’un centre d’instruction, agrandi en 2003, avec médiathèque, salles de cours, deux amphithéâtres et mess des officiers.

Quant aux espaces verts, baptisés Parc Montcalm, ils accueillirent un bâtiment d’habitation, chambres, logements et d’importants équipements sportifs. Piste d’athlétisme, terrains de tennis, de volley, de basket, de hand, piscine. Et pour le général, une villa.

 

En 2010, le déménagement de l’Ecole à Draguignan sonna la mort de cette cité ayant vu vivre et travailler plus d’un millier de personnes. La ville de Montpellier acheta alors terrain et caserne. Ouvrant dès 2011 le parc Montcalm aux montpelliérains. Et lançant des appels à projets.

Depuis 2013, l’architecte François Percheron travaille sur l’EAI. Il explique sa sélection et son projet. « Pour compléter la sensibilité architecture de mon agence, on s’est associé à un cabinet hollandais à sensibilité paysagiste.

 

On a proposé un plan guide pour faire naître du logement et des activités ». Une sorte de ville créative pouvant vivre en autonomie commence à prendre corps, suivant l’idée de son architecte « Nous avons proposé de construire le quartier sur le déjà là, avec son histoire, ses bâtiments, ses structures ». En 2019 fut inauguré La Halle Tropisme dans l’ancien garage de l’armée et ses ateliers. Les Bâtiments Lorraine et Bretagne deviendront des appartements, avec la création de loggias prises dans le volume existant. L’école élémentaire Jeanne Moreau a déjà ouvert ses portes. Et deux mille logements sont programmés à terme.

 

Le cinéma conservera sa vocation, sa chapelle transformée en crèche, son mur d’enceinte conservé en y aménageant des percements. Un plan en constellation prévoie des espaces publics de qualité. Dans l’immédiat, un campus à l’américaine va bientôt ouvrir ses portes à l’ESMA (Ecole Supérieure des Métiers Artistiques) et va animer le lieu.

Avec au pied un futur un arrêt de la 5ième ligne de tram. « Un projet sur dix, quinze ans » conclut l’architecte. On peut imaginer un avenir radieux, pour le quartier et La Halle Tropisme !

 

Guy Hébert

Informations supplémentaires

  • Région: Occitanie
Dernière modification le vendredi, 23 octobre 2020 10:40

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