L'Egypte à Limoges
Pour mettre en valeur sa collection d’antiquités égyptiennes, peu connue du grand public, le musée des Beaux-Arts de Limoges grâce à ses antiquités organise trois expositions. La prinicpale met en scène "La vie en Égypte" de la fin du 19e siècle, avec l'apport exceptionnel de la collection Périchon-Bey.
Un bel hommage
L'Egypte a toujours fasciné et le destin passionnant de cet ingénieur curieux d'une autre civilisation fait tout l'attrait de la manifestation.
Aux côtés des œuvres du musée des Beaux-Arts, des prêts prestigieux de différentes institutions (Musées royaux d’art et d’histoire de Bruxelles, Musée du Louvre), ainsi que de nombreuses œuvres provenant de collections privées.
Certaines des œuvres n'ont jamais été vues du public.
Une Collection unique
On peut encore aujourd'hui remercier le collectionneur, Jean-André Périchon, un ingénieur originaire de Bessines-sur-Gartempe, qui a légué près de 2 000 objets au musée en 1931.
Directeur d’une sucrerie en Moyenne-Égypte, Périchon a arpenté et fouillé les sites qui entouraient sa résidence, rassemblant en vingt-deux ans une collection de 4 000 objets, dont la moitié est aujourd’hui conservée au musée.
L’exposition propose de suivre les pas de Périchon et de plonger à ses côtés en Moyenne-Égypte pour mieux comprendre cette collection exceptionnelle.
- Masque d’homme ou de jeune garçon, Musée des Beaux-Arts de Limoges, n° inv. 2004.5.1 © Ville de Limoges Masque d’homme ou de jeune garçon, Musée des Beaux-Arts de Limoges, n° inv. 2004.5.1 © Ville de Limoges
- Ouchebti de Potasimto, Musée des Beaux-Arts de Limoges, n° inv. E.804 © Ville de Limoges Ouchebti de Potasimto, Musée des Beaux-Arts de Limoges, n° inv. E.804 © Ville de Limoges
- Enveloppe de momie inv. 2023.24.1 @ Ville de Limoges Enveloppe de momie inv. 2023.24.1 @ Ville de Limoges
https://patrimoinedefrance.fr/corse/33-sorties/1317-l-egypte-a-limoges.html#sigProId2f1d767ae9
Un peu d'Histoire
Périchon-Bey (1860-1929) Un ingénieur en Égypte
Durant plus de vingt ans, Jean-André Périchon (1860-1929) a rassemblé patiemment près de 4000 objets en Égypte, dont la moitié est entrée après sa mort au musée (1931).
Né en 1860 près de Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne), Jean-André Périchon appartient à une famille de propriétaires terriens relativement aisée.
En 1876, il intègre l’École des Arts et Métiers d’Angers qui forme des ingénieurs. Il en sort diplômé en 1879. Il rejoint en 1880 à Paris la société Cail, alors l’une des plus grandes entreprises françaises, symbole de la modernité industrielle.
Cette société est notamment active en Égypte, édifiant plus d’une dizaine de sucreries pour le khédive (vice-roi). Périchon est envoyé sur les rives du Nil en 1885. Il y restera jusqu’en 1907, d’abord comme directeur de la sucrerie de Rodah (1887-1904) puis de celle de Mattaï (1904-1907) en Moyenne Égypte.
Distinction honorifique
Son ascension sociale est couronnée par le titre–honorifique-de Bey que lui confère le khédive et 1897 et qu’il arbore avec fierté, l’accolant à son nom : Périchon-Bey.
Tous les deux ans, Périchon vient passer l’été en France ; c’est lors d’un de ces séjours, qu’il rencontre puis épouse Henriette Thouart (1864- 1948) en 1888. Le couple s’installe à Rodah dans une maison entourée d’un jardin que Périchon affectionne. Henriette et Jean-André y élèvent leur enfant unique Pierre Gabriel Saïd (1893-1937).
Appréciant son pays d’accueil, Périchon adopte rapidement quelques traits locaux : port du tarbouche ou fez, commande de mobilier oriental pour sa demeure. Il s’essaie même à l’apprentissage de la langue arabe.
Sa curiosité est scientifique et historique : il réalise une carte topographique de l’Égypte et s’intéresse aux sites archéologiques qui entourent la sucrerie de Rodah, elle-même édifiée en partie avec des pierres provenant des antiques cités d’Antinoé et d’Hermopolis.
Périchon fouille, sauve de la destruction quelques oeuvres et constitue patiemment sa propre collection.
Le grand égyptologue Gaston Maspero en souligne dès 1912 les spécificités qui en font encore aujourd’hui tout l’intérêt : une grande cohérence géographique (Moyenne Égypte) et chronologique (notamment une forte présence d’oeuvres de la période tardive et romaine).
"Une vie en Egypte"
Jusqu'au 10 mars 2024
Concerts et conférences et différents ateliers accompagnent l'exposition
Horaires : lundis, jeudis et vendredis : 9h30 / 12 h - 13h30 / 17h30 samedis et dimanches : 13h30 / 17h30
Musée des Beaux-Arts
1 place de l’Évêché
87 000 Limoges
05 55 45 98 10