Fin des fouilles à la croisée du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Un temps pour fouiller et un autre pour analyser les découvertes
Les archéologues doivent analyser les nombreuses découvertes réalisées au coeur de Notre-Dame. Déjà de nombreux spécialistes se sont penchés au chevet de Notre-Dame pour recueillir les éléments necessaires, chacun dans leur domaine, du métal, de la géophysique, des carrières et des matériaux de construction.
Depuis l'incendie, il y a trois ans, les équipes de l’Inrap établissent tout un programme de diagnostics
L'intervention immédiate à l’intérieur de Notre-Dame pour repérer, trier et sauvegarder, au sol et sur les voûtes, l’ensemble des matériaux effondrés (bois, pierres, métal), à l’aide d’engins robotisés au sol, de cordistes sur les voûtes, et de relevés photogrammétriques ont préservé ces vestiges fondamentaux pour la suite et la restauration de l’édifice.
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Lors de la fouille de la croisée, les archéologues ont identifié et exhumé plusieurs sépultures. Elles sont organisées et ne se recoupent pas, ce qui est rare dans un espace aussi prisé.
Leur datation est pour l’instant estimée entre le XIVe et le XVIIIe siècle, leur étude nous en dira plus. À ce jour les archéologues ont identifié une dizaine de sarcophages en plâtre, la plupart très perturbés par les carneaux. Dans l’un d’entre eux ont toutefois été retrouvés des restes de tissus brodés au fil d’or et quelques ossements en place.
Par ailleurs, quatre tombes en pleine terre ont été identifiées.
Un cadeau inattendu
Un sarcophage anthropomorphe en plomb a été également mis au jour dans la partie ouest de l’emprise. Il a été déplacé (selon une chronologie qui reste à déterminer) dans un caveau en plâtre. En bon état de conservation malgré quelques percements, il mesure 1,95 m et 48 cm de large.
Une caméra endoscopique a permis d’identifier la présence de restes végétaux sous la tête du défunt, peut-être des cheveux, du textile, ainsi que de la matière organique sèche. Sa datation et son identification restent à mener mais il s’agit probablement d’un personnage important, figurant peut-être au registre des inhumations du diocèse.
La fouille a également livré du mobilier céramique très uniformément daté du XIVe siècle. Les remblais des tranchés des carneaux du XIXe siècle contiennent, elles, du mobilier antique qui témoigne des percements de couches archéologiques plus anciennes par les calorifères (céramique sigillée et marbre).
Encore du mystère au sujet d'un mur plus ancien qui ne correspondrait pas avec l’édifice gothique.
Un peu d'Histoire
Les inhumations dans les églises et cathédrales se pratiquent pendant toute la période médiévale et moderne, les places les plus près du choeur étant les plus recherchées. La reine Isabelle, épouse de Philippe-Auguste, a ainsi été enterrée dans le choeur de la cathédrale et, lors des travaux de Viollet-le-Duc, les cercueils de plomb découverts dans la nef et dans le choeur appartenaient majoritairement à des archevêques.