A la redécouverte du Phare de l'Espiguette

Au Grau du Roi, découvrir l’histoire du phare de l’Espiguette et du littoral camarguais. Non, ce n’est pas le phare d’Alexandrie ! Mais à quelques kilomètres de Montpellier, celui de l’Espiguette, sur la commune du Grau du Roi, vient de bénéficier d’une restauration, d’une
restructuration muséale et d’un superbe accès pédestre à travers les dunes. Au cœur du grand site de la Camargue gardoise.

Aujourd’hui, le territoire de l’Espiguette raconte une histoire du littoral.
Dont celle du phare fait partie. Et que l’on découvre avec un grand intérêt en le visitant.

 

Au XIXe siècle, la pointe de l’Espiguette est un désert, entre marais et rivages impraticables. Pour
sécuriser la navigation, le 14 avril 1860, la décision est prise de construire un phare. Charles Lentheric, ingénieur des Ponts et chaussées de Nîmes en établit les plans. Il prend pour modèle le phare construit en 1860, à la pointe de Grave, en Gironde. Six ans plus tard, l’entreprise Charles Dupuy gagne le marché.

Le phare sera allumé le 1er janvier 1869. Son édification, difficile, entrainera la ruine de l’entrepreneur. Dans une des salles, l’écoute d’une lettre que celui-ci adresse au commanditaire montre ses problèmes financiers. Du fait d’ensablements et d’inondations, l’acheminement des matériaux se révèle impossible par les 8km de voie ferrée prévus.

C’est donc par la mer que des gabarres les apportent, nécessitant un appontement de 200m, avec une grue et une double voie de wagonnets. Quant à l’ouvrage, il doit aussi être ceinturé par des talus consolidés par des fascines et plantés de joncs et tamaris pour fixer le sable. De même, pour les fondations de l’immense citerne, des parois de planches doivent être installées pour prévenir le ruissellement des
sables et éviter la remontée d’eau salée, avant de couler un radier de béton en chaux hydraulique.

 

Quant aux équipements techniques, ils seront fabriqués en régie à Paris. Et montés en 1868. Dont une lanterne polygonale vitrée à dix pans. Avec une optique feu fixe, varié par des éclats toutes les 4 minutes. Assuré par un brûleur à huile végétale puis minérale. En 1907, le dispositif est remplacé par une lanterne cylindrique à 3 éclats blancs groupés toutes les 15 secondes.

Une optique BBT (Barbier, Bénard et Turenne), à feu tournant sur cuve à mercure est installée avec un brûleur à vapeur de pétrole. En 1946, il est réinstallé à l’identique, après le sac des allemands. Et avant son électrification en 1964 et son automatisation en 1975. Pendant cent ans, le mécanisme d’horlogerie de la machine optique fonctionnait à l’aide d’un contrepoids qui descendait dans une gaine sur toute la hauteur de la tour. Les gardiens chargés de la veille du feu le remontaient plusieurs fois dans la nuit. De la mer,la portée de son éclairage est visible à 45km.

 

Aujourd’hui, le phare de l’Espiguette, classé aux monuments historiques en 2012 et restauré, a retrouvé son lustre architectural.

Une tour carrée appareillée, une partie haute peinte en noir pour être mieux visible le jour et un encorbellement de style néo médiéval, supportant des balustrades en pierre. Avec un entablement composé de vingt consoles formant de petits arcs.

Le bâtiment est actuellement à 700m du rivage, la mer ayant reculé de plus de 500m, depuis sa construction. Les salles d’habitation pour les gardiens et l’ingénieur ont été reconverties en salles d’exposition et salle pédagogique. Tout en conservant la chambre de l’ingénieur, avec sa cheminée.

Le visiteur y découvrira toute l’histoire paysagère et humaine du territoire. Celle du phare et de ses voisins camarguais. Il saura tout sur le « langage » des phares et sur celui des navires.
Il restera à monter les 111 marches du bel escalier culminant à 27m. Et s’enthousiasmer en découvrant la Camargue, le golfe du Lion, du mont Ventoux au Pic Saint-Loup et au Mont Saint-Clair.
Avant de reparcourir le chemin de planches surplombant et protégeant l’espace dunaire. En observant sa flore et les ruines de blockhaus de la dernière guerre. Tout en gardant peut-être en tête une des informations glanée au cours de la visite : déguster du vin AOP sable de Camargue. A consommer avec plaisir et modération !


Guy Hébert

 

Informations

Phare de l’Espiguette, route de l’Espiguette

30 240 Le Grau du Roi


04 48 58 30 01 


Horaires :
Novembre à février : Mercredi au dimanche, 9h30 à 12h et 14h à 17h
Mars à juin / septembre et octobre : Mercredi au lundi, 9h30 à 12h30 et 14h à 18h
Juillet et août : Tous les jours, 9h30 à 18h30
Visite musée et phare : 9€50 (à partir de 13 ans) / gratuit moins de 6 ans / tarif réduit :7€
Parking voiture payant d’avril à octobre (voiture 7€ - 4€ à partir de 16h30 / motos 3€ / caravanes 15€
Accès et stationnements spéciaux PMR

www.phareespiguette.fr

26 Mai 2025 0 comment
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  Guy Hébert
Le Phare de l’Espiguette Le Phare de l’Espiguette

Au Grau du Roi, découvrir l’histoire du phare de l’Espiguette et du littoral camarguais. Non, ce n’est pas le phare d’Alexandrie ! Mais à quelques kilomètres de Montpellier, celui de l’Espiguette, sur la commune du Grau du Roi, vient de bénéficier d’une restauration, d’une
restructuration muséale et d’un superbe accès pédestre à travers les dunes. Au cœur du grand site de la Camargue gardoise.

Aujourd’hui, le territoire de l’Espiguette raconte une histoire du littoral.
Dont celle du phare fait partie. Et que l’on découvre avec un grand intérêt en le visitant.

 

Au XIXe siècle, la pointe de l’Espiguette est un désert, entre marais et rivages impraticables. Pour
sécuriser la navigation, le 14 avril 1860, la décision est prise de construire un phare. Charles Lentheric, ingénieur des Ponts et chaussées de Nîmes en établit les plans. Il prend pour modèle le phare construit en 1860, à la pointe de Grave, en Gironde. Six ans plus tard, l’entreprise Charles Dupuy gagne le marché.

Le phare sera allumé le 1er janvier 1869. Son édification, difficile, entrainera la ruine de l’entrepreneur. Dans une des salles, l’écoute d’une lettre que celui-ci adresse au commanditaire montre ses problèmes financiers. Du fait d’ensablements et d’inondations, l’acheminement des matériaux se révèle impossible par les 8km de voie ferrée prévus.

C’est donc par la mer que des gabarres les apportent, nécessitant un appontement de 200m, avec une grue et une double voie de wagonnets. Quant à l’ouvrage, il doit aussi être ceinturé par des talus consolidés par des fascines et plantés de joncs et tamaris pour fixer le sable. De même, pour les fondations de l’immense citerne, des parois de planches doivent être installées pour prévenir le ruissellement des
sables et éviter la remontée d’eau salée, avant de couler un radier de béton en chaux hydraulique.

 

Quant aux équipements techniques, ils seront fabriqués en régie à Paris. Et montés en 1868. Dont une lanterne polygonale vitrée à dix pans. Avec une optique feu fixe, varié par des éclats toutes les 4 minutes. Assuré par un brûleur à huile végétale puis minérale. En 1907, le dispositif est remplacé par une lanterne cylindrique à 3 éclats blancs groupés toutes les 15 secondes.

Une optique BBT (Barbier, Bénard et Turenne), à feu tournant sur cuve à mercure est installée avec un brûleur à vapeur de pétrole. En 1946, il est réinstallé à l’identique, après le sac des allemands. Et avant son électrification en 1964 et son automatisation en 1975. Pendant cent ans, le mécanisme d’horlogerie de la machine optique fonctionnait à l’aide d’un contrepoids qui descendait dans une gaine sur toute la hauteur de la tour. Les gardiens chargés de la veille du feu le remontaient plusieurs fois dans la nuit. De la mer,la portée de son éclairage est visible à 45km.

 

Aujourd’hui, le phare de l’Espiguette, classé aux monuments historiques en 2012 et restauré, a retrouvé son lustre architectural.

Une tour carrée appareillée, une partie haute peinte en noir pour être mieux visible le jour et un encorbellement de style néo médiéval, supportant des balustrades en pierre. Avec un entablement composé de vingt consoles formant de petits arcs.

Le bâtiment est actuellement à 700m du rivage, la mer ayant reculé de plus de 500m, depuis sa construction. Les salles d’habitation pour les gardiens et l’ingénieur ont été reconverties en salles d’exposition et salle pédagogique. Tout en conservant la chambre de l’ingénieur, avec sa cheminée.

Le visiteur y découvrira toute l’histoire paysagère et humaine du territoire. Celle du phare et de ses voisins camarguais. Il saura tout sur le « langage » des phares et sur celui des navires.
Il restera à monter les 111 marches du bel escalier culminant à 27m. Et s’enthousiasmer en découvrant la Camargue, le golfe du Lion, du mont Ventoux au Pic Saint-Loup et au Mont Saint-Clair.
Avant de reparcourir le chemin de planches surplombant et protégeant l’espace dunaire. En observant sa flore et les ruines de blockhaus de la dernière guerre. Tout en gardant peut-être en tête une des informations glanée au cours de la visite : déguster du vin AOP sable de Camargue. A consommer avec plaisir et modération !


Guy Hébert

 

Informations

Phare de l’Espiguette, route de l’Espiguette

30 240 Le Grau du Roi


04 48 58 30 01 


Horaires :
Novembre à février : Mercredi au dimanche, 9h30 à 12h et 14h à 17h
Mars à juin / septembre et octobre : Mercredi au lundi, 9h30 à 12h30 et 14h à 18h
Juillet et août : Tous les jours, 9h30 à 18h30
Visite musée et phare : 9€50 (à partir de 13 ans) / gratuit moins de 6 ans / tarif réduit :7€
Parking voiture payant d’avril à octobre (voiture 7€ - 4€ à partir de 16h30 / motos 3€ / caravanes 15€
Accès et stationnements spéciaux PMR

www.phareespiguette.fr

Informations supplémentaires

  • Région: Occitanie
Dernière modification le mercredi, 28 mai 2025 19:04

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