Moderne Maharajah, un mécène des Années 30

Un pont entre l'Occident et l'Orient

Quel bonheur cette exposition ! Un travail remarquable a été accompli par les deux commissaires d'exposition pour rassembler des pièces uniques de la vie et de l'oeuvre d'un jeune couple indien, inconnu de la plupart d'entre nous et qui adorait la culture française.

Comme au cinéma

Et quelle passionnante enquête. Imaginez un riche maharajah jeune et bel homme très cultivé est amoureux des arts, de la culture française à une époque où son environnement est entièrement tournée vers les apparâts auxquels il doit se soumettre en tant que haut-dignitaire de l'Empire. Les vidéos retrouvées, restaurées le montrent en habit traditionnel dans son palais.

La dynastie Holkar
Le maharajah d’Indore est le descendant, comme tous les membres de la dynastie Holkar, de guerriers marathes originaires d’Inde centrale.

Le costume traditionnel du Prince © photo PdF 2019

Le projet du palais Manik Bagh

Pour s'évader le jeune souverain et son épouse,souhaitent se faire bâtir un palais "moderne"
Son précepteur le Dr. Marcel Hardy, botaniste belge, et ancien assistant de l’urbaniste écossais Patrick Geddes, le sensibilise aux idées
progressistes.

Ensemble, ils voyagent en Europe et il le conseillera tout au long de son projet.
Il lui fera faire la connaissance d’Henri-Pierre Roché en 1927 qui deviendra son conseiller artistique pour les achats d’art et d’ameublement destiné au futur palais Manik Bagh.

Eckart Muthesius (1904-1989) l’architecture du palais Manik Bagh
La construction du palais Manik Bagh débute en 1930, suite à la rencontre à Oxford du maharajah d’Indore avec l’architecte allemand Eckart Muthesius, en 1929. Réalisé sur les fondations d’un bâtiment déjà existant, l’édifice est finalisé en 1933. 

Autre grande figure ayant influencé le maharajah est le couturier, collectionneur, mais également mécène Jacques Doucet.

Man Ray — Le maharajah d’Indore en tenue de soirée vers 1927-1930 © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2019 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Guy Carrard*

L’année 1929 le jeune maharajah et son épouse sont souvent présents à Paris et visitent salons et ateliers d'artistes pour mettre en oeuvre leur projet architectural. Il entretenait avec eux des relations cordiales mais très encadrées. 

Les plus grands noms se mettent à créer pour eux, ce couple glamour qui les séduit, les inspire également.

Constantin Brancusi attire l’attention des plus grands collectionneurs et mécènes de l’entre-deux-guerres. Son travail, épuré et esthète séduit.

Jean Puiforcat (1897-1945) et le maharajah d’Indore

Outre l’horloge, les vases, coupes, bonbonnières ou services à thé, Puiforcat dessine pour le palais Manik Bagh une importante ménagère de couverts. Jusqu'au monogramme que Puiforcat a imaginé pour le maharajah et la maharani et que l’on retrouve sur un papier à lettres
conservé dans une collection privée.

Créateur de décors et de mobilier d’exception, Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) renouvelle les arts appliqués. Il fera aussi parti de l'aventure.

Créé en 1932, le mobilier de Ruhlmann réalisé pour le palais Manik Bagh est produit sur mesure en ébène de Macassar, à partir de certains modèles montrés quelques années plus tôt, au Salon des artistes décorateurs de 1929.

Man Ray — La maharani d’Indore en tenue de soirée vers 1927-1930 © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2019 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Guy Carrard*

Des portraits séduisants laissent un témoignage touchant de ce couple amoureux

Peintre, illustrateur de mode et décorateur, Bernard Boutet de Monvel (1881-1949) est reconnu pour ses portraits dans les milieux mondains franco-américains de l’entre-deux guerres. Il accueillera le couple à plusieurs reprises entre 1929 et 1934 dans son studio à Paris, pour réaliser quatre de leurs portraits en tenues occidentales et traditionnelles.

Man Ray, (1890-1976) photographe peintre, artiste pluridisciplinaire, accueille une clientèle prestigieuse dans son studio parisien,des poètes, écrivains et
de grandes figures de la noblesse comme le maharajah d’Indore, l’Aga Kahn et le vicomte et la vicomtesse de Noailles. Il va le photographier à plusieurs reprises jusqu’en 1930, aux côtés de son épouse, la maharani Sanyogita Devi, lors de leurs vacances à Paris et dans le sud de la France.

C'est une exposition comme on en voit rarement qui touche par l'Hsitoire qu'elle nous raconte. 

Courrez-y il est si rare de pouvoir rêver aujourd'hui, vous profiterez d'instants magiques...quand l'art dépassait les frontières intelligemment.

Encore merci à l'équipe du musée des Arts décoratifs pour cette découverte splendide.

Jusqu'au 12 janvier 2020

Commissaires d'exposition
Raphaèle Billé et Louise Curtis

Pour les vacances deux ateliers pour les jeunes 

Un bijou pour la maharani pour les 4 ans et en famille et Matières à construire pour les 11-14 ans

Musée des Arts décoratifs

107 Rue de Rivoli

75 001 Paris

01 44 55 57 50


Métro : Palais-Royal, Pyramides,Tuileries
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h
(Nocturne le jeudi jusqu’à 21h : seules les expositions temporaires et la galerie des bijoux sont ouvertes)
Plein tarif : 11 € tarif réduit : 8,50 €

 

 

10 Jan 2020 0 comment
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Un pont entre l'Occident et l'Orient

Quel bonheur cette exposition ! Un travail remarquable a été accompli par les deux commissaires d'exposition pour rassembler des pièces uniques de la vie et de l'oeuvre d'un jeune couple indien, inconnu de la plupart d'entre nous et qui adorait la culture française.

Comme au cinéma

Et quelle passionnante enquête. Imaginez un riche maharajah jeune et bel homme très cultivé est amoureux des arts, de la culture française à une époque où son environnement est entièrement tournée vers les apparâts auxquels il doit se soumettre en tant que haut-dignitaire de l'Empire. Les vidéos retrouvées, restaurées le montrent en habit traditionnel dans son palais.

La dynastie Holkar
Le maharajah d’Indore est le descendant, comme tous les membres de la dynastie Holkar, de guerriers marathes originaires d’Inde centrale.

Le costume traditionnel du Prince © photo PdF 2019

Le projet du palais Manik Bagh

Pour s'évader le jeune souverain et son épouse,souhaitent se faire bâtir un palais "moderne"
Son précepteur le Dr. Marcel Hardy, botaniste belge, et ancien assistant de l’urbaniste écossais Patrick Geddes, le sensibilise aux idées
progressistes.

Ensemble, ils voyagent en Europe et il le conseillera tout au long de son projet.
Il lui fera faire la connaissance d’Henri-Pierre Roché en 1927 qui deviendra son conseiller artistique pour les achats d’art et d’ameublement destiné au futur palais Manik Bagh.

Eckart Muthesius (1904-1989) l’architecture du palais Manik Bagh
La construction du palais Manik Bagh débute en 1930, suite à la rencontre à Oxford du maharajah d’Indore avec l’architecte allemand Eckart Muthesius, en 1929. Réalisé sur les fondations d’un bâtiment déjà existant, l’édifice est finalisé en 1933. 

Autre grande figure ayant influencé le maharajah est le couturier, collectionneur, mais également mécène Jacques Doucet.

Man Ray — Le maharajah d’Indore en tenue de soirée vers 1927-1930 © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2019 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Guy Carrard*

L’année 1929 le jeune maharajah et son épouse sont souvent présents à Paris et visitent salons et ateliers d'artistes pour mettre en oeuvre leur projet architectural. Il entretenait avec eux des relations cordiales mais très encadrées. 

Les plus grands noms se mettent à créer pour eux, ce couple glamour qui les séduit, les inspire également.

Constantin Brancusi attire l’attention des plus grands collectionneurs et mécènes de l’entre-deux-guerres. Son travail, épuré et esthète séduit.

Jean Puiforcat (1897-1945) et le maharajah d’Indore

Outre l’horloge, les vases, coupes, bonbonnières ou services à thé, Puiforcat dessine pour le palais Manik Bagh une importante ménagère de couverts. Jusqu'au monogramme que Puiforcat a imaginé pour le maharajah et la maharani et que l’on retrouve sur un papier à lettres
conservé dans une collection privée.

Créateur de décors et de mobilier d’exception, Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933) renouvelle les arts appliqués. Il fera aussi parti de l'aventure.

Créé en 1932, le mobilier de Ruhlmann réalisé pour le palais Manik Bagh est produit sur mesure en ébène de Macassar, à partir de certains modèles montrés quelques années plus tôt, au Salon des artistes décorateurs de 1929.

Man Ray — La maharani d’Indore en tenue de soirée vers 1927-1930 © Man Ray 2015 Trust / Adagp, Paris, 2019 Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Guy Carrard*

Des portraits séduisants laissent un témoignage touchant de ce couple amoureux

Peintre, illustrateur de mode et décorateur, Bernard Boutet de Monvel (1881-1949) est reconnu pour ses portraits dans les milieux mondains franco-américains de l’entre-deux guerres. Il accueillera le couple à plusieurs reprises entre 1929 et 1934 dans son studio à Paris, pour réaliser quatre de leurs portraits en tenues occidentales et traditionnelles.

Man Ray, (1890-1976) photographe peintre, artiste pluridisciplinaire, accueille une clientèle prestigieuse dans son studio parisien,des poètes, écrivains et
de grandes figures de la noblesse comme le maharajah d’Indore, l’Aga Kahn et le vicomte et la vicomtesse de Noailles. Il va le photographier à plusieurs reprises jusqu’en 1930, aux côtés de son épouse, la maharani Sanyogita Devi, lors de leurs vacances à Paris et dans le sud de la France.

C'est une exposition comme on en voit rarement qui touche par l'Hsitoire qu'elle nous raconte. 

Courrez-y il est si rare de pouvoir rêver aujourd'hui, vous profiterez d'instants magiques...quand l'art dépassait les frontières intelligemment.

Encore merci à l'équipe du musée des Arts décoratifs pour cette découverte splendide.

Jusqu'au 12 janvier 2020

Commissaires d'exposition
Raphaèle Billé et Louise Curtis

Pour les vacances deux ateliers pour les jeunes 

Un bijou pour la maharani pour les 4 ans et en famille et Matières à construire pour les 11-14 ans

Musée des Arts décoratifs

107 Rue de Rivoli

75 001 Paris

01 44 55 57 50


Métro : Palais-Royal, Pyramides,Tuileries
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h
(Nocturne le jeudi jusqu’à 21h : seules les expositions temporaires et la galerie des bijoux sont ouvertes)
Plein tarif : 11 € tarif réduit : 8,50 €

 

 

Informations supplémentaires

  • Région: Paris
Dernière modification le vendredi, 10 janvier 2020 10:36

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