Disons-le d’emblée. Commémorer la mort d’un homme qui a compté dans l’histoire de notre pays ne se discute pas. Car c’est, deux cents ans après la mort de Napoléon, le 5 mai 1821, l’occasion de donner la parole aux historiens pour présenter les zones d’ombre et de lumière de son action à la tête de l’Etat. Tout en les contextualisant.
Naturellement, Ajaccio se devait d’occuper une place importante dans les commémorations. La capitale de l’île, où est né le 15 août 1769, le futur militaire et homme d’Etat, avant de devenir le premier empereur des français, de 1804 à 1814 et du 20 mars au 22 juin 1815, sous le nom de Napoléon 1er, a su concocter un programme intéressant, s’adressant à tous les publics. Illuminations, expositions, conférences, concert, reconstitutions historiques, spectacles, rencontres littéraires, soirée danses impériales, concours visant à promouvoir l’« Art culinaire napoléonien » … vont commencer le 5 mai 2021 et se terminer en octobre, lors des JNA (Journées Nationales de l’Architecture).
Les amateurs de conférences noteront l’inaugurale, le 5 mai, avec l’historien Patrice Gueniffey au Palais Fesch-Musée des Beaux-Arts. Un spécialiste de Napoléon, auteur de Histoires de la révolution et de l’Empire, en 2011, et de Bonaparte en 2013. Suivie de l’intervention de Jean-Paul Kauffmann qui a publié La chambre noire de Longwood, après un séjour à l’île de Sainte Hélène. Incontournable également, une conférence est prévue en septembre sur Bonaparte en Egypte.
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Quatre expositions feront aussi vivre Ajaccio à l’heure napoléonienne. A noter chronologiquement, « Dans le marbre et dans l’airain : la mémoire des Bonaparte », à partir du 10 avril. Ouverture le 25 juin, au Palais Fesch/musée des Beaux-Arts, de « Napoléon, légendes ». Pour juillet et août, en plein air au centre-ville, « Napoléon Superstar ». Des clichés légendés, grand format, extraits des archives photographiques de Paris Match, pris lors des tournages des plus célèbres biopics de Napoléon. L’occasion de (re)découvrir les grands films rendant hommage à l’empereur. Du mythique Napoléon d’Abel Gance aux films de Sacha Guitry et de Youssef Chahine. Les visiteurs retrouveront aussi leurs célèbres acteurs, Albert Dieudonné, Pierre Mondy, Patrice Cherreau, Michel Piccoli, Daniel Gélin, Marlon Brando, Christian Clavier, Serge Lama … Enfin, le 25 septembre, au Musée National de la Maison Bonaparte et virtuellement à la bibliothèque Fesch, avec « Les Bonaparte et l’Antique, un langage impérial », on mesurera la place de l’empire romain dans la philosophie de vie de Napoléon 1er.
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Cette commémoration sera également le point de départ d’une grande campagne de restauration de la statuaire publique concernant l’épopée napoléonienne. Comme Napoléon 1er et ses quatre frères sur la place De Gaulle. Un ensemble édifié en 1965 à partir d’œuvres en bronze commandées à des personnalités artistiques du second empire. Au centre, la statue équestre de l’empereur, œuvre de Louis Barye (1795-1875). Elle est entourée des statues de Louis, réalisée par Jean-Claude Petit (1819-1903), de Jérôme par Jacques-Léonard Maillet (1823-1895), de Joseph par Aimé Maillet (1819-1891) et de Lucien, sculpté par Gabriel-Jules Thomas (1824-1905.
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Sur la place Foch, une statue de Massimiliano Laboureur (1767-1831), en marbre blanc, représente Napoléon Bonaparte en habit de consul romain. Elle a rejoint la Corse en 1845, léguée par le cardinal Fesch. Et, sur la place d’Austerlitz, une copie d’une statue en pied de la cour des Invalides, œuvre de Charles-Emile Seurre (1798-1858).
Bref, les visiteurs qui séjourneront à Ajaccio, en ce bicentenaire de la mort de l’empereur, découvriront une ville mobilisée autour de cette commémoration. Une belle occasion de plonger dans les réalités et l’imaginaire de l’Histoire de France. Au-delà des magnifiques paysages et du riche patrimoine Corse. Et en ne retenant pas que les polémiques.
Guy Hébert
Pour suivre le programme au jour le jour, consulter le site de la ville d’Ajaccio : www.ajaccio.fr