La vie de nos monuments

La vie de nos monuments (143)

Rénovation des Bains municipaux strasbourgeois

Loin d'être anodines les décisions prises pour restaurer des Bains municipaux, touchent la corde sensible des habitants. Et Strasbourg n'y échappe pas. La rénovation des Bains municipaux avance bien et devrait aboutir à la fin de l'année.

Une histoire de vie monumentale, en toute intimité les habitants ont témoigné de leur attachement à ce bâtiment public chargé de souvenirs familiaux. 

Alors pour que chacun suive l'évolution des travaux, trois carnets seront publiés. Le premier « Carnet de Bains », sera diffusé début mars dans les
lieux publics, ainsi les strasbourgeois et strasbourgeoises suivront les étapes du chantier, à travers les métiers de la restauration de monuments historiques, la riche histoire du lieu et son futur après les travaux.

 

"Mettre l’ancien aux normes est un vrai challenge"

Pour accompagner la rénovation jusqu’à la fin de l’année 2021, c'est la SPL Deux-Rives, qui pilote le projet. Avec l'enjeu primordial de restaurer l'ensemble au plus proche de ce qu’étaient les Bains de 1908. 

Tout en offrant de nouvelles perspectives, (balnéothérapie, soins du corps...) et en conservant les activités liées à une piscine, il s’agit ici de livrer une installation qui préserve et valorise le lieu tout en respectant les normes actuelles.

Un projet global, pour l'adjoint au maire, situer les Bains dans leur histoire, mais aussi dans leur futur.

"Lieu de vie, de bien-être, de sport et de santé, ouvert à toutes et tous, les Bains municipaux de Strasbourg nécessitaient une rénovation respectueuse et ambitieuse à la hauteur des enjeux patrimoniaux", déclare le Docteur Alexandre Feltz en charge de la rénovation des Bains qui prend sa tâche très au sérieux.

Un lieu accessible à tous 

Il aura fallu trois ans, de la conception du projet à la remise des clés au maître d’ouvrage, la SPL Deux-Rives.

François Chatillon, architecte en chef des Monuments Historiques et Jean-Robert Guirao le directeur de projet des Bains municipaux pour Eiffage, tous deux s’assurent que la restauration des parties classées du bâtiment respecte l'œuvre originelle, ce qui est souvent délicat.

Katia La Grasta, restauratrice du patrimoine, est à l'affut du moindre détail qui permettra de se rapprocher des couleurs d'origine, de la peinture initiale, de la teinte du bois pour les cabines, un travail minutieux qu'elle tient à soigner.

 Un peu d'Histoire

Ce joyau de la Neustadt conçu en 1908,- classé au titre des Monuments historiques en 2017- sera mis en valeur par cette
rénovation tant attendue par les habitants.

Bains municipaux de Strasbourg

10 Boulevard de la Victoire

67 000 Strasbourg

lundi, 15 mars 2021 Écrit par

Renaissance pour Villers-Cotterêts

Des fouilles qui en disent long...

C'est un nouvel épisode qui s'ouvre pour la vie de ce monument français. Les dernières fouilles de l'INRAP ont dévoilées les entrailles du château. Une mise à nu impitoyable qui révèle ses secrets.

Souhaité par le Centre des Monuments Nationaux (CMN), l'importante campagne de restauration s'achève dans le château de Villers-Cotterêts.

Une autre vie commence. En 2022, le château deviendra la Cité internationale de la langue française.

Une vie de château

La fouille archéologique menée par les archéologues de l’Inrap et le service archéologique de l’Aisne aux abords du logis royal et dans la cour du jeu de paume durant l’été 2020 permet d'aborder une seconde étape. Celle-ci se déploie actuellement dans la Cour des Offices, sur une surface de 3700 m².

L'objectif principal des chercheurs aujourd'hui concerne le château médiéval, dont ni le plan, ni l’évolution au cours du Moyen Âge n’est connus.

L’âge d’or de ce jeu de balle s’étire de la fin du XVe au premier tiers du XVIIe siècle.

On sait seulement que François Ier le transforme totalement car il  prévoit d’aménager une cour centrale pour s’adonner au nouveau jeu en vogue à l'époque, le jeu de paume. De ce fait l’emplacement du château a nécessité une gestion de l’eau très précise.

 

Un peu d'Histoire

Cette résidence royale est construite en 1528 par François Ier qui y signe en août 1539 la fameuse ordonnance de Villers-Cotterêts imposant la langue française à la place du latin dans tous les actes officiels de l’administration et de la justice. Révolutionnaire !

Villers-Cotterêts est offert aux ducs d’Orléans en 1661. L’édifice devient un dépôt de mendicité en 1808. Faisant office de prison et d'hospice, il accueille, dans des conditions quasi carcérales, un millier de mendiants, de délinquants, de vieillards ramassés dans les rues parisiennes.

Transformé en maison de retraite au XIXe siècle, il est abandonné en 2015.

Un château médiéval disparu

Possession des comtes de Valois, le château de Villers-Cotterêts est, au Moyen Âge, une forteresse sans grand rôle stratégique. Ce château, arasé au début du XVIe siècle, reste méconnu des archives.

En 2020, les archéologues ont découvert ses fondations sous le logis Renaissance et ont aussi mis au jour les vestiges d’une tour carrée. Ce château démantelé – et dont les pierres retaillées ont servi à la construction du nouveau palais – était défendu par un grand fossé (large de 13-14 m et profond de 6,5 m). Un autre grand fossé protégeait la basse-cour médiévale.

Les équipes de l'INRAP ont mis au jour de nombreuses fosses, un puisard et des latrines et au centre, un grand bâtiment. De plan rectangulaire, long de 18 m et large de 5 m, il comprend au moins trois pièces.

Daté de la fin du Moyen Âge sa fonction reste pour l’instant inconnue. Au nord de la basse-cour, l’espace est occupé par des niveaux de circulation en calcaire, et un système hydraulique composé de caniveaux en pierre et d’une conduite d’alimentation en plomb.

Les aménagements du château de François Ier

Avec Villers-Cotterêts, François Ier érige une demeure royale au coeur du Valois et de la forêt giboyeuse de Retz qui s’inscrit dans son grand programme de construction de châteaux royaux. 

La fouille a remis au jour les murets soutenant des galeries connues plans et gravures des XVIe et XVIIe siècles et situées le long des murs des Offices. Les archéologues ont également exhumé une canalisation en terre cuite glaçurée participant du système d’adduction d’eau et qui, venant de la forêt, alimentait le château, les fontaines (sur les plans anciens) et son fossé sec. 

Le jeu de paume de François Ier

La cour de l’ancien logis de François Ier accueillait un jeu de paume connu grâce au plan réalisé par Jacques Androuet du Cerceau vers 1570. 

Celui de Villers-Cotterêts est ceinturé par les façades de la cour centrale, bordées de galeries. Les rebonds spectaculaires des esteufs (balles) sur ces parois, exigeaient de la part des participants une grande dextérité qui « épate la galerie ».

Les archéologues ont mis au jour le radier de pierre, initialement couvert par un dallage de terre cuite que l’on appelle le « carreau » (d’où l’expression « rester sur le carreau »). Au centre de la façade est, le mur présente un biseau, nommé tambour, qui permet de surprendre l’adversaire en produisant des rebonds aléatoires.

Parmi les cinq jeux de paume ayant fait l'objet d'une fouille archéologique en France, celui de Villers-Cotterêts est le plus ancien. Il appartient à une époque où les règles et l’architecture du jeu commencent à se fixer.

Les trois jeux de paume précédemment mis au jour par l’Inrap à Versailles (celui de Louis XIII), Marseille et Rennes datent du XVIIe et XVIIIe siècles.

Les restructurations du XVIIIe siècle

En 1661, Louis XIV offre ce château royal à son frère, Philippe d’Orléans. Les ducs d’Orléans le transforment en un lieu de fêtes. Les travaux des XVIIe et XVIIIe siècles sont importants : un escalier monumental lie le logis royal aux jardins nord, une salle de bain est construite, les galeries de la cour des Offices disparaissent, un nouveau jeu de paume est créé dans une longue aile sur le côté est et de grandes canalisations en terre cuite, enrobées d’un mortier hydraulique rose, sont installées dans le terrain.

Elles sont orientées vers le sud-ouest, permettant très vraisemblablement d’alimenter en eau le réservoir de la ville, alors que d’autres semblent passer sous le porche d’entrée du château.

 

Quand l'archéologie nous raconte une Histoire comme celle-ci on est impatients de conaître la suite...

jeudi, 11 mars 2021 Écrit par

Rendez-vous avec Josephine Baker pour la Journée des Femmes

Une Histoire transmise avec intelligence

Si vous n'avez pas eu la chance de visiter le Château des Milandes, la demeure de notre Joséphine Baker nationale, sachez que nous aurons droit à une séance de rattrapage le 8 mars prochain dans l'émission Secrets d'Histoire présentée par Stéphane Bern.

L'émission ne pouvait pas mieux porter son nom car il y a tant à découvrir ! 

Une belle opportunité pour se replonger dans le conte de fée que Joséphine préférait Cendrillon, car elle a trouvé le château de ses rêves !

A l'occasion des Journées du Patrimoine l'année passée, la propriétaire actuelle, Angélique de Saint-Exupéry nous avait ouvert la porte de la chapelle du château et fait découvrir les trésors qu'elle abrite.

La chapelle castrale récupérée par la commune

Après avoir loué le château des Milandes durant dix ans, conquise, Joséphine l'achète et s'y marie en 1947.

Et c'est en 1956 que l'administration de l'époque lui apprend que la chapelle n'est pas incluse dans l'acte d'achat du château mais reste dans l'escarcelle de la commune, très étonnant quand on constate la disposition du monument sans doute conçu pour les cérémonies dédiées au château.

 

Une femme de caractère

Joséphine, attachée à cette chapelle, n'aura jamais gain de cause pour la conserver mais avec l'héritière de coeur d'aujourd'hui, cette personnalité a la générosité légendaire peut être heureuse de savoir que sa chapelle dont elle ignorait les trésors cachés, se révèle enfin !

Très dynamique et amoureuse des lieux, la jeune femme met toute son énergie dans un travail de fouilles, jamais entreprises auparavant.

Un bijou au féminin

On ne manquera pas ce rendez-vous grâce à la personnalité de cette femme hors-norme au destin incroyable dont le lieu a su conserver son aura, entretenu avec bienveillance

Un peu d'Histoire

Née en 1906 à Saint-Louis, dans le Missouri, aux États-Unis, Joséphine Baker décède en 1975 à Paris . Chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue, résistante, militante anti-racisme, elle vécut au château des Milandes de 1937 à 1969.

C'est par une belle coincidence qu'elle découvrit son havre de paix. Lors d'une traversée sur le bateau Le Normandie en 1935-1936, Joséphine rencontre le Docteur Malès  qui revenait de New-York celui-ce ne tarit pas d'éloges sur son château en Périgord,et l'invite à venir quand elle le voulait.

Tout la menait aux Milandes !

En 1937, Claude Menier (le célèbre chocolatier, ami de Joséphine) l'emmène aux Milandes car ce sont aussi des connaissances à lui. Et là Joséphine tombe amoureuse du château. 

De l'Humanisme avant tout

Le lieu idéal pour mener à bien son projet de « tribu arc-en-ciel »

Elle y élèvera ses 12 enfants de toutes origines adoptés aux quatre coins du monde. Le rêve cher à son coeur était de prouver au monde entier que des enfants d’origine et de religion différentes pouvaient vivre dans la paix et dans la joie, pour elle il n’y avait « qu’une seule race, la race humaine ».

 

Secrets d'Histoire

Lundi 8 Mars Sur France 3

 

Château des Milandes

24250 Castelnaud-la-Chapelle

05.53.59.31.21

lundi, 01 mars 2021 Écrit par

La Demeure d'Arsène Lupin se visite

Tout vous saurez tout sur la vie du célèbre gentleman cambrioleur et son auteur Maurice Leblanc, originaire d'Etretat,dans la superbe demeure décorée à l'époque du célèbre héros de la station balnéaire.

Les aventures d'Arsène Lupin prennent vie au Clos Lupin

C'est dans une atmosphère romanesque, particulièrement bien laissée dans son jus, les amateurs apprécieront que l'on explore tout l'univers mystérieux des romans 

 

Un peu d'Histoire

Magnifique demeure normande, le Clos Lupin est resté tel que Maurice Leblanc l'a connu. A l'ombre d'un parc à deux pas de la mer celle qui tenait lieu d'inspiration mérite que l'on s'y attarde.

Un auteur prolixe

Entre 1905 et 1939, Maurice Leblanc écrivit soixante aventures d’Arsène Lupin. Beaucoup de ces aventures, surtout les plus énigmatiques, possèdent pour cadre ce que Maurice Leblanc a lui-même appelé le « triangle cauchois », ou « triangle d’or ». Un triangle géographique dans lequel Maurice Leblanc a d’ailleurs passé la majorité de sa vie.

En 1955, Raymond Lindon, maire d’Étretat, ami de Maurice Leblanc, publie sous le pseudonyme de Valère Catogan Le Secret des rois de France. Il prétend dans ce court essai que le roman L’Aiguille creuse possède un sens caché qui dissimule un secret historique.
L’ouvrage est aujourd’hui épuisé et introuvable.


La falaise de la Côte d’Albâtre, du Havre au Tréport, recule chaque année, en moyenne,d’environ vingt et un centimètres. La plupart des accès à la mer, échelles, escaliers, souterrains construits patiemment par les hommes depuis des siècles, ont aujourd’hui disparu, sont inaccessibles ou interdits au public.

Des visites guidées vous ammèneront au creux de la falaise la cachette d'Arsène imaginée par Leblanc.

 

A visiter dès que l'ouverture sera annoncée pour une halte inattendue dans la station balnéaire.

lundi, 22 février 2021 Écrit par

Animation de la Citadelle Miollis

La Citadelle Miollis restituée aux Ajacciens

Dans le cadre du projet d'envergure de la valorisation d'un monument emblématique d'Ajaccio, et de sa prochaine ouverture au public, trois appels à création sont lancés, une projection dans le futur à laquelle il est possible de postuler dès maintenant.

La Ville d’Ajaccio et la SPL, avec l’appui de Manifesto, agissent pour des premières actions dès le printemps 2021.

Premier appel aux artistes :  Prise d’Assaut » : Une résidence de création d’arts visuels.*

Seconde demande : commande photographique en partenariat avec le Centre Méditerranéen de la Photographie*

Le troisième appel concerne l'animation de la Citadelle : La découverte nocturne de la Citadelle

 

A Ajaccio, la Citadelle ravivée

Située en plein coeur de la ville, comme un îlot, sa construction date de 1492. Ancrée dos à la mer et à la cité, elle sera pour la première fois ouverte au public cet été. 

Un projet ambitieux d’aménagement de ce haut lieu historique et patrimonial.

Et pour se l'approprier entièrement, le public est le bienvenu pour assister à sa transformation. Le chantier permettra de montrer le lieu dans son essor. Acquise en 2019, la municipalité souhaite dynamiser le lieu en faisant appel à l’Art pour permettre d’animer la Citadelle et ouvrir ce nouveau quartier de la Ville à tous. La SPL Ametarra, chargée d’aménager le site,mène à bien le projet urbain aux côtés de la Ville, dans une logique de continuité avec le réaménagement de la ville Génoise.

 

Demain une Citadelle nouvelle

Dès l’été 2021, un premier programme verra le jour avec l'ouverture d’une maison du projet – « Maison de la Citadelle » –, des créations et résidences in situ et des événements qui animeront la première saison de l’« Été de la Citadelle », concerts, performances, installations, bals populaires, ..

Espérons que la crise sanitaire ne viendra pas mettre des bâtons dans les roues de ce projet et qu'il poursuivra son Histoire car ici "Nous racontons la Citadelle"

 

 

Appels à candidature

1er 

Date limite pour la transmission du dossier de candidature : 9 mars 2021
Sélection des 3 artistes finalistes : 19 mars 2021
Rencontre entre les 3 artistes finalistes : 30 mars 2021
Sélection de l’artiste lauréat(e) : 30 avril 2021
Période de conception et de réalisation in situ : Mai-août 2021
Fin de la résidence et présentation de l’œuvre au public : fin août 2021.

2ème

Date limite pour la transmission de l’offre : 16 mars 2021
Sélection du ou de la photographe lauréat(e) : 23 mars 2021
Remise de la série : 15 juin 2021

3ème et dernier appel

Date limite pour la transmission du dossier de candidature : 1er mars 2021
Analyse des candidatures : 1
er mars – 15 mars 2021
Sélection du projet lauréat et signature de la convention : 
Mi-mars 2021
Période d’occupation à la Citadelle : du 21 juin au 30 septembre 2021

Les différents cahiers des charges sont à retrouver en ligne :
www.ametarra.fr
www.manifesto.paris

 

 

mardi, 02 février 2021 Écrit par

Prochaine Restauration à Strasbourg

Malgré la pandémie, les travaux se poursuivent c'est le cas pour la cathédrale de Strasbourg

 

En effet, le portail Saint-Laurent situé côté nord de la cathédrale de Strasbourg, va se parer d’un échafaudage habillé d’une bâche imprimée à l’image de ce chef-d’œuvre de l’art gothique flamboyant.

Les premières analyses de la façade mettent d’ores et déjà en évidence des altérations de types fissures, détachements, efflorescences, etc.

 

Un nouveau chantier de conservation-restauration

La mise en place de cet échafaudage se poursuit jusqu'au 4 décembre 2020, permettra de compléter les études in situ et d’établir les cartographies qui identifieront l’ensemble des altérations, la datation des pierres, la polychromie des grès de restauration cela permettra d'établir un projet de restauration et une proposition de travaux.

Ces travaux de conservation-restauration débuteront au printemps 2021 pour une durée de trois ans. Le montant total des travaux conduits et financés par la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame est estimé à environ 2,34 millions d’euros.

Le portail Saint-Laurent est édifié entre 1494 et 1505 sous la direction du maître d’œuvre Jacques de Landshut. L’Œuvre Notre-Dame est au sommet de sa notoriété lorsqu’elle fait appel aux deux sculpteurs de renom Conrad Sifer et Jean d’Aix-la-Chapelle qui réaliseront le programme iconographique, dont une partie sera détruite à la Révolution.

Le portail Saint-Laurent a donné lieu à plusieurs restaurations antérieures, principalement au début et milieu du XXe siècle.

mercredi, 11 novembre 2020 Écrit par

L’histoire du quartier Lepic, celle de la Halle Tropisme

Au-delà des portes ouvertes à La Halle Tropisme, singulière est l’histoire du lieu où elle est implantée.

Ainsi que son devenir, à l’horizon 2025. A cet endroit, l’armée avait acquis, en 1887, un champ de manœuvre. Jouxtant ce terrain, le domaine du Mas de Cotte fut récupéré par elle, en 1902, à la suite d’un échange avec ses casernes du quartier des Beaux-Arts. Dix ans après la transaction, la caserne Lepic vit le jour. Rebaptisée caserne Guillaut en 1947. Une véritable cité militaire commença à se construire à l’intérieur de hauts murs. Apparurent ainsi une zone de vie et une zone atelier. Dans la première, deux grands bâtiments majeurs, Lorraine et Bretagne, furent édifiés pour loger des militaires. Un troisième fut érigé pour accueillir l’état-major. S’ajoutèrent un grand gymnase, une infirmerie, une chapelle, une salle de cinéma de 500 places. Quant à la partie ateliers, elle regroupa plusieurs structures : entrepôts pour l’armurerie, l’habillement. Et un hangar de 4 000 m² abritant un garage avec des équipements pour la mécanique, la menuiserie…

C’est sous cet immense toit que la Halle Tropisme a déployé ses différents espaces, dont une série de boîtes pour accueillir ses entrepreneurs. En 1962, un groupement de l’Ecole Militaire d’Infanterie, chargé du perfectionnement d’officiers d’active et de réserve s’installa à Montpellier, venant de Cherchell, en Algérie. Il faudra cependant attendre 1967 et les années suivantes pour que la cité militaire prenne toute son importance. Due à la création de l’Ecole d’Application de l’Infanterie (EAI) à Montpellier, résultant de la fusion de l’Ecole d’Application de l’Infanterie basée dans la Sarthe avec l’Ecole d’Infanterie montpelliéraine.

 

Dans les années 70, un musée de l’infanterie a ouvert ses portes. Pendant que sur une sorte de champ libre d’accès, plus de 20 ha furent clos et reliés à la caserne par un pont, dit de Palikao. Pour tout savoir, ce nom évoque la Chine et la victoire des troupes anglo-françaises lors de la seconde guerre de l’opium, en 1860. S’en suivirent la construction d’un centre d’instruction, agrandi en 2003, avec médiathèque, salles de cours, deux amphithéâtres et mess des officiers.

Quant aux espaces verts, baptisés Parc Montcalm, ils accueillirent un bâtiment d’habitation, chambres, logements et d’importants équipements sportifs. Piste d’athlétisme, terrains de tennis, de volley, de basket, de hand, piscine. Et pour le général, une villa.

 

En 2010, le déménagement de l’Ecole à Draguignan sonna la mort de cette cité ayant vu vivre et travailler plus d’un millier de personnes. La ville de Montpellier acheta alors terrain et caserne. Ouvrant dès 2011 le parc Montcalm aux montpelliérains. Et lançant des appels à projets.

Depuis 2013, l’architecte François Percheron travaille sur l’EAI. Il explique sa sélection et son projet. « Pour compléter la sensibilité architecture de mon agence, on s’est associé à un cabinet hollandais à sensibilité paysagiste.

 

On a proposé un plan guide pour faire naître du logement et des activités ». Une sorte de ville créative pouvant vivre en autonomie commence à prendre corps, suivant l’idée de son architecte « Nous avons proposé de construire le quartier sur le déjà là, avec son histoire, ses bâtiments, ses structures ». En 2019 fut inauguré La Halle Tropisme dans l’ancien garage de l’armée et ses ateliers. Les Bâtiments Lorraine et Bretagne deviendront des appartements, avec la création de loggias prises dans le volume existant. L’école élémentaire Jeanne Moreau a déjà ouvert ses portes. Et deux mille logements sont programmés à terme.

 

Le cinéma conservera sa vocation, sa chapelle transformée en crèche, son mur d’enceinte conservé en y aménageant des percements. Un plan en constellation prévoie des espaces publics de qualité. Dans l’immédiat, un campus à l’américaine va bientôt ouvrir ses portes à l’ESMA (Ecole Supérieure des Métiers Artistiques) et va animer le lieu.

Avec au pied un futur un arrêt de la 5ième ligne de tram. « Un projet sur dix, quinze ans » conclut l’architecte. On peut imaginer un avenir radieux, pour le quartier et La Halle Tropisme !

 

Guy Hébert

vendredi, 23 octobre 2020 Écrit par

A Nancy, bienvenue chez les Majorelle !

Ce pourrait être un musée. Ce n’est qu’une maison particulière. Mais cette qualité constitue l’intérêt exceptionnel de sa visite car c’était l’objectif majeur de la rénovation de la Villa Majorelle, sur la période 2016-2022. Cette habitation, conçue et habitée par Louis Majorelle, artiste et industriel, un des principaux acteurs de l’Ecole de Nancy, constitue un véritable manifeste de l’Art Nouveau dans la capitale lorraine. S’il reste une dernière phase de travaux à réaliser en 2021-2022, où seront restituées la salle de bain et la penderie du 1er étage, l’ensemble est déjà remarquable.

 

Comprendre comment on est passé de la villa Jika construite en 1901-1902, nom rappelant les initiales de Jane Kretz, épouse de Louis, à la villa Majorelle d’aujourd’hui est essentiel. L’histoire du lieu commence en 1897. Louis Majorelle (1859-1926), ébéniste de formation, artiste-décorateur, ferronnier d’art et industriel nancéien fait construire ses ateliers sur un terrain qu’il vient d’acquérir près de la rue du Vieil Aitre. Souhaitant y adjoindre sa maison familiale, il confie les plans à Henri sauvage (1832-1932). Ce jeune architecte inexpérimenté se révèle d’une audace et d’une modernité qui le séduisent. Et le résultat enthousiasme ses contemporains.

En 1902, Art et Décoration consacre un long article à cette « fantaisie savoureuse et spirituelle », selon Franz Jourdain, son auteur. Qui précise : « Le regard suit la montée de l’escalier, pénètre dans l’atelier par sa vaste verrière, devine l’intimité des chambres à coucher, s’arrête aux petites baies des cabinets de toilette, s’attarde aux dimensions étoffées d’une hospitalière salle à manger, inspecte à l’aise le vestibule […]sans prétention. De hautes souches afin d’activer le tirage des cheminées […], de robustes tuyaux de descente […], des auvents protecteurs, des balcons saillants, des consoles en bois rompant la rigidité de la pierre, […] ; des grès émaillés aux fulgurances fastueuses […] ; des menuiseries harmonieusement teintées ; des fers forgés sobrement étudiés […] ; tout à sa place, tout avec sa raison d’être, rien à ajouter et rien à retrancher ». Quant à la décoration et à l’ameublement, plusieurs artistes interviennent. Le céramiste Alexandre Bigot conçoit les grès flammés extérieurs et intérieurs, le peintre Francis Jourdain réalise les peintures décoratives de la salle à manger. Les vitraux des pièces principales sont l’œuvre du maître verrier Nancéien Gruber. Et, naturellement, Louis Majorelle crée le mobilier. De quoi constituer un édifice hors du commun, moderne et lumineux.

 

Qu’est devenue cette maison d’artiste expérimentale et unique, avec le temps ? La mort de son propriétaire en 1926 entraine sa vente à l’Etat, en 1931. Peu de conséquences pour l’édifice. Aucun décor ne disparait lors de l’occupation du bâtiment par des services administratifs jusqu’en 2017. Le beau jardin est toutefois grandement amputé pour être loti, la crise de 1929 ne permettant pas de l’acheter dans son intégralité. La villa, classée en 1996 aux monuments historiques, est devenue, en 2003, propriété de la ville. L’intérêt suscité par les visites guidées proposées les week-ends, dès 2007, explique la volonté de Nancy d’entreprendre le chantier, aujourd’hui presque achevé. 

La réhabilitation de la maison s’est appuyée sur l’état connu avant 1926, tout en respectant les contraintes structurelles. La  plus spectaculaire et la plus esthétique transformation est la suppression du bow window de la façade nord. Un ajout qui dénaturait le travail d’Henri Sauvage. Pour l’intérieur, les illustrations de l’article de Franz Jourdain, l’album de famille des Majorelle et le mobilier vendu par les ateliers éponymes ont apportés de précieuses informations, même si des zones d’ombre demeurent.

Reste que l’objectif de recréer un espace habité, vivant et émouvant, marqué par l’usure du temps est atteint. D’autant que le visiteur ne se sent pas contraint par un dispositif le mettant à distance de l’ameublement. Il marchera directement sur les parquets avec des sur-chaussures … Pour admirer un ensemble constitué de près de cent pièces de mobilier, peintures et objets d’arts du musée de l’Ecole de Nancy. Depuis 1983, celui-ci a fait l’acquisition d’œuvres provenant de la villa, mais aussi de pièces identiques. Pour les originaux, les meubles de la chambre à coucher, ceux de la salle à manger, la bibliothèque de l’entrée sont à remarquer. A repérer également le portrait de Camille Rose Majorelle par Emile Friant. Sans oublier des marines de Louis Majorelle et quelques peintures orientalistes de Jacques, son fils, exécutées au Maroc. Ainsi qu’une lampe Libellules Majorelle-Daum et un lustre Algues de Majorelle-Gruber…

Dès l’accueil, l’atmosphère est foisonnante et chaleureuse. Avec un décor où la monnaie-du-pape est déclinée sous toutes ses formes ... Symbole de prospérité et de bonheur. Il l’est déjà dans ce bain d’Art Nouveau exceptionnel.  Bienvenue chez les Majorelle !

 

Guy Hébert

                                                                                                                                                                                                                               

Ouverte du mercredi au dimanche de :

Visites guidées possibles le dimanche à 11h

Applications de visite gratuites en français, anglais et allemand 

 

 

 

 

 

 

samedi, 26 septembre 2020 Écrit par

Le phare de Cordouan espère ses visiteurs

Au large de la Gironde, l’exceptionnel phare de Cordouan  poursuit  une  histoire  de  plus  de  400 ans. 

« Homme libre, toujours tu chériras la mer ». Et ses phares, est-on tenté d’ajouter au très beau poème de Charles Baudelaire. Surtout quand il est question du remarquable phare de Cordouan, à 7 km des côtes

girondines. Considéré comme la 8ième merveille du monde dès qu’il s’est illuminé en 1611.

Aujourd’hui, ce joyau architectural, attend un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO. Avant cette décision imminente, précipitez-vous pour visiter « ce Versailles de la mer », de 67,5 m de haut, depuis sa surélévation sous le règne de Louis XVI. Sans le COVID, c’est en juin 2020 qu’un jury international, qui devait se réunir en Chine, aurait peut-être acté cette reconnaissance. 

A la Toussaint, les entreprises qui poursuivent la restauration de la chapelle et de la chambre du roi reprendront possession du lieu. Et ce jusqu’en avril 2021, où Cordouan sera de nouveau ouvert au public.

Comment cette tour à feu polygonale de 16m de haut, construite par les anglais en 1360 est-elle devenue le phare des rois ? Et en même temps le roi des phares. Des affirmations justifiées par son histoire. En 1584, Henri III confie à Louis de Foix la reconstruction du phare qu’il poursuivra sous le règne d’Henri IV. Selon leurs volontés. Et avec des financements royaux. Pour en faire un temple dédié à leur gloire et au caractère catholique de la royauté. C’est le seul phare à posséder une chapelle. C’est aussi le seul  à offrir un luxe d’ornements : marbre, boiseries, sculptures … Mourant en 1603, Louis de Foix ne verra pas la fin de son œuvre. L’architecte François Beucher l’achèvera en 1611.

Un autre artisan attachera son nom à Cordouan, l’architecte bordelais Joseph Teulère. Incarnant l’esprit des Lumières dans un ambitieux projet scientifique, technique et architectural. En 1786, sous le règne de Louis XVI, Il le surélèvera de 20 m. Puis les savants concevront de nouveaux systèmes d’éclairage. Y installant les paraboles de Lenoir et de Borda. A ces dispositifs, déjà remarquables au XVIIIe siècle, s’attaquera Augustin Fresnel, au début du XIXe siècle. Le célèbre physicien choisira Cordouan pour des expérimentations, en mettant en place ses appareils lenticulaires. Sous le Second Empire, le phare fera l’objet d’une importante restauration. Avec la poursuite d’innovations technologiques. Toujours habité, Cordouan vivra grâce au dévouement de ses gardiens. Guidant les navires dans les passes de la Gironde, depuis plus de 400 ans.

Rien d’étonnant que, dès 1862, il soit protégé au titre des Monuments Historiques. En même temps que Notre Dame de Paris. Tout aussi naturel aujourd’hui de vouloir l’inscrire au Patrimoine mondial de l’Unesco. Deuxième phare, et le premier en mer, après celui de la Corogne en Espagne, à prétendre à cette reconnaissance. A juste titre. Symbole du génie créateur humain et, en même temps, symbole des grandes phases de l’histoire des phares dans le monde. A la fois monument de pierres et monument littéraire. Inspirant quantité de textes, peintures et photographies, savants ou populaires. Ce roi des phares bénéficie également d’un environnement grandiose, perpétuellement changeant. De quoi impressionner les visiteurs depuis 1611, d’abord des spécialistes mais aussi tout public, surtout depuis le XIXe et l’apparition de la mode des bains de mer. Dès 1638, l’abbé Léon Godefroy s’était rendu à Cordouan, « cette tour fameuse et réputée pour la huictiesme merveille du monde, voire mesme la septiesme, sçavoir au lieu du phare d’Alexandrie » (1). Au cours du même siècle, Claude Perrault, frère de Charles, vantait  ce « merveilleux édifice » (1). Ré-ouvert le 11 juillet dernier, les premiers touristes à le découvrir sont toujours aussi étonnés. Confiant spontanément : 

« C’est un phare, mais finalement ça fait penser à un château ». Se dressant dans un paysage grandiose. Où la biodiversité de son plateau rocheux confère un nouvel intérêt. Cordouan, remarquable à tous égards !

A noter également, jusqu’au 1/11/2020, une exposition de photographies de Clément Chambaud, prises sur l’estuaire, à la lueur des étoiles.

Guy Hébert

 

(1) citations du livre de Frédéric Chasseboeuf, Cordouan-Roi des phares, 2011, Editions BONNE ANSE.

Comment aller au phare de Cordouan ?

Au départ du port de Royan et de Port Médoc (Le Verdon-sur-mer), des compagnies maritimes assurent la traversée et commercialisent les entrées au phare. 45 minutes de traversée.

    Royan : www.croisierelasirene.com                       Port Médoc : www.vedettelabohème.com

Possibilité d’accéder au phare avec « La Galandaise de Croisières » qui affrète « Le CAPESTERRE », un voilier de croisière de 11m (un DUFOUR 375 GL de 2013).  Pour neuf passagers maximum, au départ de Port Médoc : https://www.galantaise-de-croisière.fr . Ou avec son propre bateau …   

 

 

lundi, 24 août 2020 Écrit par

Tous au Musée le 14 Juillet

Le MuMa ouvre gratuitement ses portes avec le soutien de la Matmut

Présentée dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste et d’Un Été au Havre, l’exposition Nuits électriques, composée par 170 œuvres de 70 artistes, se dévoile le temps d'une visite libre au Musée d’art Moderne André Malraux – MuMa du Havre.

 

A propos de l'exposition

Au début du 19e siècle, l’obscurité dans les villes est remplacée par les lumières provenant de l’objet symbole de modernité de l’époque et ’icône de la « ville lumière », les réverbères. Et cela change tout, la ville devient plus sûre et prend forme de manière différente aux yeux des habitants.

Un contraste social qui inspire de nombreux artistes

Les centres-villes sont lumineux grâce à l’éclairage artificiel tandis que les quartiers populaires en périphérie restent sombres. Partout en Europe, de nombreux artistes de l’époque, à travers des peintures, des photos et des gravures s’emparent de cette thématique et en font un sujet de prédilection. 

Uniquement sur réservation, visite libre et gratuite

Le mardi 14 juillet, de 10h à 18h

Nuits électriques 

Musée d’Art Moderne André Malraux – MuMa 

2 boulevard Clémenceau

76 000 Le Havre

02 35 19 62 62

vendredi, 03 juillet 2020 Écrit par
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