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Le Centre Pompidou célèbre Victor Vasarely

Le Centre Pompidou accueille une nouvelle grande exposition qu’il consacre à Victor Vasarely, du 6 février au 6 mai 2019. “Vasarely, le partage des formes” est une splendide rétrospective à travers trois cents œuvres, dont certaines ont été rarement montrées ou sont même totalement inédites.

 

Le parcours de l’exposition donne à voir et à comprendre, d’une façon chronologique, l’ensemble des facettes de l’œuvre foisonnante du père de l’art optique. C’est, pour le visiteur, une merveille.

Il découvre tous les aspects de l’incroyable production de l’artiste: peintures, sculptures, intégrations architecturales, publicités, couvertures de livres, pochettes de disques, vaisselle, décors…

  

Victor Vasarely (1906-1997) est né et a vécu en Hongrie jusqu’à l’âge de 24 ans. Puis il s’est installé à Paris, en 1930, où il travaillait comme graphiste dans la publicité. Au lendemain de la guerre il s’est consacré pleinement à l’art. Il pratique l’abstraction et s’intéresse particulièrement aux troubles et étrangetés de la vision. Dans le milieu des années 1950, il pose les fondements de ce qui deviendra, dix ans plus tard, l’Op Art ou l’art optico-cinétique qui transforme la peinture en art du temps et de l’espace.

 

 

Les grandes étapes de la démarche de Victor Vasarely

 

Le parcours de l’exposition compte sept étapes, toutes aussi passionnantes les unes que les autres…

 

Les avant-gardes en héritage. Formé à Budapest au Mühely (“Atelier”) de Sándor Bortnyik, ancien élève du Bauhaus, Vasarely apprend à adapter le langage du modernisme à la communication commerciale.

À Paris, il entame une carrière de graphiste publicitaire et décroche de jolis contrats auprès de grandes agences comme Havas, Draeger, Devambez. Ses études plastiques sont déjà marquées par sa conception de la forme si particulière, préfigurant ses futurs travaux. Il met déjà en scène, par diverses techniques illusionnistes, les pièges de la vision.

 

 

 

Sèbres, 1932-1942. Collection HAR. © photo Caroline Paux/PdF 2019

 

 

Géométries du réel. Au seuil des années 50, Vasarely s’inspire des plages et des galets de Belle-Ile-en-Mer, des maisons de Gordes ou des carrelages craquelés du Métro parisien. Les formes adoucies des galets engendreront une série d’œuvres appelée “Belle Île”. Les lignes brisées et les angles aigus du village du Lubéron perché sur son rocher deviendront la série “Gorde”. 

Série Gorde, au centre, Pamir, composition abstraite, 1950-1952. Collection particulière © photo Caroline Paux/PdF 2019

 

Les réseaux de craquelure et les carreaux de céramique de la station de Métro Denfert, inspireront la série “Denfer”.

Pour Vasarely, ces trois lieux sont déterminants dans son passage de l’abstraction.

 

Michel Gauthier, conservateur Série Denfer présente Siris, 1952-1958, collection Lahumière.

 

 

Énergies abstraites. Au début des années 50, les séries “Photographisme” et “Naissances” marquent le passage de l’artiste au noir et blanc. Les contrastes engendrent des phénomènes optiques qui déterminent une perception dynamique. Vasarely cherche à traduire les grandes énergies de l’univers. Les tableaux vibrent, clignotent… et leur perception se fait dans la durée et non l’immédiateté. C’est le début du courant artistique Op art.

 

Série Photographisme, à gauche Llava, 1956, collection Lahumière et à droite, Leyre, 1962, collection Alain et Candice Fraiberger © photo Caroline Paux/PdF 2019

Un espéranto visuel. Dix ans plus tard, l’artiste met au point un “alphabet plastique” constitué d’un lexique de six formes géométriques simples incrustées dans des carrés de six couleurs pures.

Le jeu Folklore planétaire, participation n° 1, 1969 © photo Caroline Paux/PdF 2019

 

Pop Abstraction. Ayant défini, avec l’alphabet plastique, un vocabulaire susceptible de connaître actualisations et déclinaisons diverses, Vasarely œuvre à la diffusion la plus large de ses formes. Il connaît un immense succès populaire dans les années 1960-1970. Ses formes s’affichent partout.

 

 

Couvertures de livres réalisées par Vasarely © photo Caroline Paux/PdF 2019

 

Dans le design, la décoration, les journaux de mode et les vitrines des magasins, sur les couvertures de livres et de magazines, les pochettes de disques et les plateaux de télévision ou de cinéma.

La presse s’empare du phénomène: « On vend du Vasarely au mètre dans les grands magasins ». Ce à quoi Vasarely répond: « Je ne suis pas pour la propriété privée des créations. Que mon œuvre soit reproduite sur des kilomètres de torchon m’est égal! Il faut créer un art multipliable. »

 

Pochette de l’album Space Oddity de David Bowie

 

 

Vers l’architecture

 

Le chantier de la cité universitaire de Caracas offre à Vasarely sa première occasion de concrétiser ses idées sur la façon d’intégrer l’art à la ville, aux côtés de Jean Arp, Alexander Calder ou Fernand Léger. Il a l’ambition d’un art social et d’une “cité polychrome du bonheur” dans la réalisation d’intégrations architecturales. Pour exemple des créations qu’il réalise dans le nouveau bâtiment de la Gare Montparnasse, au siège de la régie Renault, sur la façade de l’immeuble de la station de radio RTL, ou encore dans une salle à manger de la Deutsche Bundesbank à Francfort-sur-le-Main…

 

 

Présentoirs électriques contenant les études sur carton, propositions multicolores sur façades © photo Caroline Paux/PdF 2019

 

 

 

Rêveries cosmiques. Entre science et fiction, le cosmos et ses multiples dimensions offrent le cadre des effervescences formelles du dernier Vasarely. Il s’agit, selon l’artiste, de donner corps aux « mondes qui, jusqu’ici, ont échappé à l’investigation des sens: monde de la biochimie, de l’onde, des champs, de la relativité. » Avec Vasarely, le tableau est tour à tour un vaisseau spatial, une machine à téléporter et un moyen de communication avec les dimensions suprasensibles.

 

 

Vega Pâl, 1969. Acrylique sur toile. Musée Unterlinden, Colmar © photo Caroline Paux/PdF 2019

 

 

Cela faisait 55 ans que l’œuvre de Vasarely n’avait pas été exposée. C’est une fort belle occasion, pour une nouvelle génération (et les autres), de découvrir l’étonnante et prolifique production de l’artiste.

 

Caroline Paux

 

Du 6 février au 6 mai 2019

 

 

Horaires: ouvert tous les jours de 11 h à 21 h, le jeudi jusqu’à 23 h, sauf le mardi et le 1er mai

 

Commissaires de l’exposition: Michel Gauthier, conservateur, service des collections contemporaines musée national d’art moderne, Arnauld Pierre, professeur en histoire de l’art contemporain, Sorbonne Université, assistés de Mathilde Marchand, chargée de recherches au musée national d'art moderne.

 

Chargée de production: Malika Noui

 

Scénographe: Camille Excoffon

 

Musée National d'Art Moderne

Au Centre Pompidou

Place Georges Pompidou

75004 Paris 

mercredi, 06 février 2019 Écrit par

Peindre dans la Vallée de la Creuse

Un foyer artistique florissant de 1900 à 1930

Profitez de cette exposition pour faire connaissance avec la Vallée des Peintres. Entrée en matière de ce territoire retombé dans l'oubli après une période glorieuse, la Vallée de Crozant va vous faire revivre l'épopée des Impressionnistes, ces aventuriers de la couleur. Arpentant les campagnes ils avaient adoptés ce joli coin aux paysages vallonnés et verdoyants.

 

La Vallée de la Creuse © photo PdF 2019

Armand Guillaumin, Claude Monet, Théodore Rousseau, Francis Picabia

Peintes et repeintes, les côtes vallonées se sont prêtées au jeu. Les artistes se sont emparés du lieu. Leurs interprétations ont immortalisé ce coin de Creuse sauvage. Chacun à sa manière l'ont rendue attrayante, inaccessible et finalement mythique.

Un site de référence

L'Hôtel Lépinat à Crozant © photo PdF 2019

 

C'est une véritable épopée qu'a connu la Vallée de Crozant, les artistes débarquaient de Paris, s'installaient. Pour certains, vivaient à l'année. L'Hôtel Lépinat, aujourd'hui transformé en lieu de mémoire, leur servait de pension.

L'Atelier Grognard s'est attaché particulièrement à retenir les deux peintres majeurs qui ont fait l réputation de l'Ecole de Crozant : Armand Guillaumin et bien évidement Claude Monet. Guillaumin veillera toute sa vie sur sa Vallée. Et Monet par son implication sur place à représenter ces paysages, éclairera un temps le Mouvement. Le Maître de l'Impressionnisme y réalisera dix-sept versions du même paysage. Une vingtaine sont présentes à l'exposition.

C'est exceptionnel.

 

Une lumière particulière baigne toute la Vallée © photo PdF 2019

 

Les œuvres de Paul Madeline

En vue de la prochaine exposition à l'Hôtel Lépinat, l'équipe lance un appel autour du peintre. Si vous possédez des œuvres de cet artiste pour les prêter le temps de la manifestation, merci de les contacter

05 55 63 01 90

accueil.hl@destination-ouestcreuse.com

Exposition "Peindre dans la Vallée de la Creuse"

Jusqu'au 26 mai 2019

De 13h30 à 18h. Fermé le lundi


Visites guidées tous les samedis à 15h, ateliers pédagogiques tous les dimanches à 15h (sur réservation).

Plein tarif : 6 €, Tarif réduit : 4 €.

Gratuit pour les moins de 18 ans.

- Atelier Grognard

6 Avenue du Château de Malmaison

92 500 Rueil Malmaison

01.47.14.11.63

L'Hôtel Lépinat

Centre d'interprétation des Peintres de la Vallée de la Creuse

5 rue Armand Guillaumin 23160 Crozant

05.55.63.01.90

 

mardi, 05 février 2019 Écrit par

Vichy candidate au Patrimoine de l'UNESCO

Vichy, Reine des Villes d'Eaux

C'est officiel depuis le 22 janvier. Parmi les onze villes européennes ayant porté leur candidature à l'UNESCO, Vichy représentera la France. La station thermale souhaite faire reconnaitre au travers de sa candidature sa "valeur universelle exceptionnelle".

Forte de ses nombreux atouts elle ambitionne aujourd'hui de rayonner au sein du Patrimoine mondial.

Source de Vichy © Luc Olivier/CdT Allier

 

Sous la bienveillance du Second Empire 

Réputée depuis le 19ème siècle, la ville recèle des trésors d'architecture; Son développement, suite à l'arrivée du chemin de fer voulue par Napoléon III et l'attachement d'Eugénie à ce nouveau lieu de détente et de soin, connaîtra une apogée jusqu'au 20ème. La bienveillance du couple va bénéficier largement à Vichy et fera ses heures de gloire. Des épisodes qui revivent à la période estivale à l'occasion des Fêtes Napoléoniennes.

La ville va acquérir, au cours de cette période fastueuse, tous les attraits pour une villégiature agréable. Elle se verra doter d'un théâtre, d'un casino, tous les attributs permettant de recevoir les Grands de ce Monde. Sa réputation sera accentuée par sa dynamisme dans l'accueil de nombreux artistes et célébrités, des divas, écrivains, danseurs.

Vichy son architecture Second Empire © photo Emmanuel Lattes/CdT Allier

Vichy a su préserver et entretenir son Patrimoine et sa mise en valeur de ses trésors est remarquable : Palais des Congrès, Opéra, thermes, reconversion des Bains Lardy en pôle universitaire, parcs et berges d'Allier.

Ses nombreuses sources ainsi que ses eaux minérales commercialisées dans le monde véhiculent une image de santé et de bien-être.

 

Pour suivre la candidature de la ville et la soutenir une page est dédiée

 www.ville-vichy.fr/unesco

 

vendredi, 25 janvier 2019 Écrit par

Premier guide de recherche des Archives nationales

Histoire et Mémoire

Le Conseil d'Etat associé aux Archives Nationales vient de faire paraître un guide qui concentre deux siècle d'histoire de la justice administrative française. Instructif sur l'évolution de la société, ce fascicule traitera en trois parties de l'histoire de nos institutions actuelles de leurs origines à aujourd'hui. Les différents chapitres abordent les grandes périodes marquantes de notre démocratie.

De la création de l’institution moderne en 1799 à la fin de la vice-présidence de Marceau Long en 1995

Fort utile aux chercheurs, universitaires, généalogistes ou bien encore aux amateurs de l'Histoire des Institutions, ce premier exercice de concentration d'informations est une bible puisqu'il compile près de deux cent ans d'histoire du Conseil d'état.

Les archives présentées par ordre chronologique -du Consulat à la Ve République, deviennent plus accessibles grâce à ce guide qui les resituent dans leurs contexte historique, politique, juridique et administrative.

Illustré de nombreuses photographies, d'explications pédagogiques, de nombreux renseignements pratiques, cet ouvrage est le mode d'emploi pour mieux connaître les différentes fonctions, les missions et l'histoire du Conseil d'Etat.

Guide de recherche dans les archives du Conseil d’État, collectif, collection Histoire et Mémoire, La documentation française, 2019, 442 pages

 

Prix public : 19 €

 

 

 

vendredi, 25 janvier 2019 Écrit par

Affiches anciennes de Paris

Arrêt Rue du Bac, l'Hôtel K+K est bien connu des amoureux de la Capitale. 

Associé à la Galerie Documents, les "Affiches anciennes de Paris" tiennent le haut de l'actualité.

L'exposition présentée entre ses murs va sans aucun doute séduire ses hôtes et visiteurs de passage. L'établissement au charme typique offre une vue imprenable sur les monuments les plus appréciés des touristes : la Tour Eiffel, le Sacré Cœur se dressent à l'horizon et nous invite à les contempler des chambres et suites de l'hôtel.

Exposition Affiches anciennes de Paris

 

 

L'art dans l'enceinte de l'Hôtel Cayré, c'est le souhait du directeur Mathieu Weiss. Cela ajoute une note différente à d'autres lieux d'hébergement pour partager l'amour de Paris avec des clients qui peuvent s'attarder de manière plus conviviale lors de leur séjour.

 

L'exposition se tient jusqu'au 31 janvier 2019

Entrée libre et gratuite 

Les affiches sont en vente 

4, Boulevard Raspail

75 007 Paris

M° Rue du Bac

Réservations au : 01 45 44 38 88

Galerie Documents

53 Rue de Seine

75006 Paris

01.43.54.50.68

 

vendredi, 04 janvier 2019 Écrit par

Aubusson tisse Tolkien

Classée au titre des Monuments historiques, dès 1840, la superbe abbaye cistercienne du Thoronet accueille dès demain une exposition dédiée à Tolkien. En effet la Cité d'Aubusson explore la création contemporaine un projet initié il y a deux ans avec la compagnie le Tolkien Estate.

Les tapisseries voyagent

Un aboutissement voulu par le Centre des Monuments Nationaux puisque la présentation de quatre tapisseries inspirées de l'univers du célèbre auteur américain va s'installer dans un lieu mystique qui trouve ici une fonction adéquate à son destin originel.

Le Seigneur des Anneaux, la trilogie fantastique de JRR Tolkien, sous forme de tapisseries originales

Halls of Manwë - Taniquetil. D'après une aquarelle originale de J.R.R. Tolkien pour The Silmarillion, Book II, Settings of Middle Earth, 1927-1928, tapisserie de 3,2 m x 2,42 m, tissage Ateliers Pinton, Felletin, 2018. Collection Cité internationale de la tapisserie © The Tolkien Trust 1977 / Photo Cité internationale de la tapisserie

 

La mise en scène de l'œuvre sera accompagnée de textes, ces quatre premières toiles tissées selon une tradition millénaire ne sont que l'esquisse des prochains épisodes d'une série consacrée à l'imagerie de Tolkien. Artiste universel qui débute ses créations enfant. Son exploration imaginaire se termine en 1973.

Cette exposition reprend le flambeau de son monde graphique tourné vers l'avenir grâce au savoir-faire de la Cité de la Tapisserie.

 

Du 5 au 28 janvier 2019

Abbaye du Thoronet

83 340 Le Thoronet

04.94.60.43.96

 

vendredi, 04 janvier 2019 Écrit par

Hamlet

En cette fin d’années l’Opéra Comique répare une injustice, rendre à  Ambroise Thomas ce que nous lui devons.

Hamlet le prince du Danemark porte des baskets et Ophélie des talons hauts. Rarement ces deux personnages ont été aussi bien interprétés. Une soirée historique.

 

Ambroise Thomas est bien oublié, l’auteur de Mignon et d’Hamlet fut pourtant reconnu par le public qui réclamait ses œuvres à l’affiche. Le Caïd en 1849 remporte un grand succès, en 1850 d’Ambroise Thomas rencontre Shakespeare avec Le songe d’une nuit d’été, une fantaisie bien accueillie par le public. Si Mignon est un triomphe qui sera dépassé par celui d’ Hamlet. En effet l’œuvre dépasse les frontières, ce qui est toujours le cas actuellement.

 

Certains spectacles sont comme le vin, il demande une décantation et ce n’est qu’après la première demi heure qu’il trouve leur « vitesse de croisière ». Mais pour ce Hamlet qui restera dans les annales, le public est happé dés les premières minutes. Prés de l’orchestre, le prince  Hamlet est, comme nous, le spectateur du couronnement de son oncle Claudius qui succède à son frère. Le défunt roi est le père d’ Hamlet. Est-ce par esprit de famille que le nouveau roi épouse la mère d’ Hamlet, le reine Gertrude.

 

Stéphane Degout (Hamlet), Jérôme Varnier, Le Spectre © Vincent Pontet

 

Entre la pièce de Shakespeare et le livret, il y a des différences. Le livret d’opéra a son propre langage, sa grammaire. Il doit correspondre à un cahier des charges musicales. Ambroise Thomas a tonifié la partition d’Ophélie qui s’affirme, qui avant la folie fatale tente d’aider son fiancé Hamlet. Cela est dû à la  créatrice   du rôle Christine Nilsson, d’origine suédoise. Ambroise Thomas consacre à Ophélie l’acte IV, une ballade suédoise la Willis qui a un charme languissant et funèbre. Hamlet devient un drame romantique. C’est surtout une réflexion sur l’exercice du pouvoir et le poids de la filiation. Hamlet hanté par le fantôme de son père lui promet de le venger. Les comédiens engagés par Hamlet pour jouer une pantomime celle du vieux roi Gonzague, est en réalité la description du meurtre de l’ancien roi. Tout bascule, le destin  entraîne coupable et innocent. Hamlet est dans l’opéra couronné roi et non pas empoisonné par la pointe d’une épée. «  Mon âme est dans la tombe. Hélas ! Et je suis Roi ! ».

Nous connaissons le talent de Cyril Teste, mais sa mise en scène inspirée, intelligente, tirant les personnages au pinacle, est pour nous son plus beau travail. Tout nous séduit. Nous devons l’avouer, étant d’une nature un peu psycho rigide pour les costumes, ici toutes nos  réticences habituelles sont balayées par la conception d’une œuvre totale. Ce Hamlet est de plain pied dans notre monde. Ophélie est une jeune femme moderne, pétrie d’amour et de compassion. Hamlet porte des baskets et Ophélie des talons hauts, et nous les suivons pas à pas dans cette histoire qui est comme une spirale infernale qui les absorbe et les broies. Cyril Teste a pris possession du théâtre tout entier.

 

Dés l’ouverture, lorsque Hamlet vient prés de l’orchestre nous assistons sur l’écran qui est devant nous à l’arrivée de Claudius et de Gertrude. La salle est allumée afin que nous puissions voir le cortège royal. Hamlet est spectateur au début, il est comme figé devant le spectre de son père, puis il deviendra metteur en scène de sa vengeance.

 

Stéphane Degout (Hamlet), Sabine Devieilhe (Ophélie) © Vincent Pontet

 

Des cameramen suivront certains personnages dans les coulisses ou au bar. Nous les voyons avec la maquilleuse. Nous sommes au théâtre et les artisans de l’ombre comme les machinistes ou la maquilleuse sont présents à l’image. La technique est visible car indispensable comme les fantassins qui permettent de gagner les batailles. Ici le théâtre, l’opéra et le cinéma se conjuguent pour une œuvre qui fait fi des étiquettes. Les décors de Ramy Fischler nous font penser à l’univers Bergmanien.

La fluidité des changements de scènes et de décors ne laisse aucun temps mort et nous avons rarement perçu une telle attention dans le public.

 

 

Ambroise Thomas est un compositeur précis. Il aime les chanteurs et sait leur ménager des morceaux choisis. Sa partition est nuancée, poétique.

Sa ligne mélodique et la souplesse de sa phrase musicale nous transportent. Il ne faut pas oublier que Thomas était un homme de son temps s’intéressant aux nouveaux instruments et il fut le premier à mettre le saxophone dans la fosse lyrique. Nous pouvons entendre le premier grand solo de saxophone dans le répertoire lyrique.

Les solos de clarinette et de trombone donnent une nouvelle ampleur à l’orchestre. Nous sommes loin de l’académisme, il est vraiment temps de reconsidérer ce compositeur dont la musique est élégante, précise, et il prouve une fois encore sa puissance d’expression.

Il y a bien sûr les moments attendus comme le monologue « Être ou ne pas être », ici le prince danois se livre à une introspection douloureuse, c’est une réflexion intime. Stéphane Degout  est un baryton remarquable, alliant ses qualités de chanteur à celle de comédien, son Hamlet est douloureux, odieux dans sa froide détermination et pathétique dans sa dernière réplique. Il sera à l’affiche de l’Opéra Bastille pour Les Troyens au mois de janvier. Décidément Stéphane Degout  fait partie des spectacles événements.  Ophélie est ici magnifiée par l’exceptionnelle interprétation de Sabine Devieilhe.

Cette belle soprano est une Ophélie sensible, diaphane, touchante. Elle campe une jeune femme d’aujourd’hui et nous nous sentons proche d’elle. Cyril Teste utilise avec délicatesse et poésie le cinéma pour le grand air de la folie.

Un écran descend sur scène devenant le fameux quatrième mur et des images d’eau agitée par le vent, puis d’une femme qui telle une ondine s’abîme dans les flots. La puissance, la finesse de l’interprétation de Sabine Devieilhe donne des frissons à une salle captivée. Que ce soit Sylvie Brunet-Grupposo, qui compose une Gertrude tiraillée entre le remords et son amour maternel, à Laurent Alvaro, le terrible Claudius, ou l’impressionnant Jérôme Varnier le spectre glaçant, nous sommes confondus d’admiration, par une telle réunion de talent.

Stéphane Degout (Hamlet), Sabine Devieilhe (Ophélie), Laurent Alvaro (Claudius), Sylvie Brunet-Grupposo (Gertrude) © Vincent Pontet

 

 

La direction musicale est menée de main de maître et de baguette d’or par Louis Langrée. Il rend à l’œuvre d’Ambroise Thomas,  ce mélange de poésie et de maîtrise technique qui caractérise le compositeur. L’orchestre est remarquable. 

 

 

Hamlet est le spectacle lyrique à voir, sans plus attendre. Il est rare d’avoir sur une même production autant d’artistes de ce niveau exceptionnel.

 

Marie Laure Atinault

 

Hamlet

 

Opéra en cinq actes d’Ambroise Thomas (1811-1896)

 

Livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Shakespeare, crée à l’Opéra Comique le 9 mars 1868

 

Direction musicale Louis Langrée

 

Mise en scène Cyril teste

mercredi, 19 décembre 2018 Écrit par

Au Pays des Ecrins

Voici une belle destination pour découvrir la montagne en toute quiétude.

Que ce soit en famille entre amis, seul ou accompagnés, la destination répondra à vos attentes. La splendeur des paysages, la montagne qui se découpe au cœur de la vallée de la Vallouise séduit autant en hiver qu'en été ou la faune et la flore réjouissent les randonneurs. 

Le  sommet du Pelvoux dans le Massif des Ecrins dépasse les 3 000 mètres

Le cadran solaire typique du Pays des Ecrins © photo PdF 2018

 

Riche d'un patrimoine ancestral, ses traces sont encore bien visibles. Les cadrans solaires distinguent les habitations par leur diversité et la richesse de leurs décorations. Le mieux est de suivre un guide qui nous décode les messages qui se cachent dans leur symbolique.

 

Longtemps terre d'accueil de la secte vaudoise, la montagne leur servit de refuge durant plusieurs siècles. Les petites églises de par leur richesse décorative servent de messagère envers les populations qui peuvent être endoctrinées par ce mouvement qui prend une ampleur considérable.

Ils sont déclarés hérétiques au début du XIIIe.

 

Fresques remarquables de la chapelle du hameau du Puy © photo PdF 2018

 

La secte vaudoise naquit dans les années 1170. Le riche marchand lyonnais Pierre Valdo initie un mouvement qui affirme que tout croyant peut évangéliser et sapait les fondements de l'orthodoxie chrétienne. Au début soutenue par l'église, la secte finit par être pourchassée et se réfugie dans les montagnes.

Dans les vallées de Vallouise, Freissinières, et le vallon du Fournel

Les vaudois se réfugièrent dans les montagnes avant de fuit le pays au moment des Guerres de religion et de la répression du XIIe.

En 1532 ils se rapprochent des Protestants et adhèrent à la Réforme.

mardi, 18 décembre 2018 Écrit par

Marché de Noël à Mulhouse

Marché de Noel Collection 2018

Ce qui fait la particularité du marché de Noël est sans contexte la magie de ses étoffes, comme chaque année l'une d'elle est crée spécialement pour l'occasion. 

L'étoffe choisie cette année illumine le marché © photo PdF 2018

 

La nuit tombe sur la place de la Réunion, l'heure ou les mulhousiens ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous magique pour toute la famille, pour retrouver des amis, des collègues et partager un moment convivial. 

Ici les produits locaux sont en bonne place, les spécialités alsaciennes égaient le marché. 

La chaleur du cœur de la ville se propage et les couleurs orangées de cette création textile, savoir-faire du territoire, ajoutent la bonne humeur ambiante. On aime à flâner au pied du Temple, imposant et bienveillant.

Le Chalet des Etoffes, ouvert tous les jours, met à l'honneur la création textile, décoration, bijoux, sacs et étoles, toutes sortes de passementeries pour le plus grand bonheur des visiteurs

 

Noel à l'Hôtel de Ville de Mulhouse © photo PdF 2018

Jusqu'au 27 décembre 2018

Hôtel de ville de Mulhouse

vendredi, 14 décembre 2018 Écrit par

Touch Me, 1ère Biennale d'Art contemporain à Strasbourg

La manifestation est décalée d'une semaine en raison de l'actualité à Strasbourg.

Elle se tiendra à partir du samedi 22 décembre 2018

Etre citoyen à l'ére du numérique voici la thématique choisie pour cette première Biennale qui accueille une vingtaine d'artistes venus du monde entier dès ce samedi.

 

S'interroger sur les nouvelles technologies et nos comportements 

Amener une réflexion autour du monde numérique et la place de  l'Homme sera l'axe fort durant onze semaines grâce aux œuvres exposées, une quarantaine réalisées par des signatures issues de 9 nationalités différentes.

La cathédrale de Strasbourg © photo PdF 2018

 

La manifestation investira plusieurs lieux historiques de la capitale européenne dont  l'Hôtel des Postes, un bâtiment du 19ème siècle parfaitement conservé dans le quartier de la Neustadt " classé en 2017
au Patrimoine mondial de l’Unesco.

Du 22 décembre au 3 mars 2019

1ère Biennale d'Art Contemporain

Du mercredi au samedi

Plein tarif 10 €, réduction pour les jeunes jusqu'à 28 ans : 7€ 

vendredi, 14 décembre 2018 Écrit par
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